culer de beaucoup la limite des pluies vers le
nord, et à la placer sous le 17° 30' de latitude
septentrionale. Strabon, en disant que cette limite
était déterminée par la position de Méroé,
la fixait au 17.6 degré : ce qui démontre combien
cet écrivain judicieux était vrai dans son
sentiment. A Taka, le mois de juin est ordinairement
la saison pluvieuse. Au commencement
de mai, l’Atbarah se grossit des pluies de F Abyssinie.
Dans le désert/entre Barbar et Asouân,
Iepoque des pluies n’est pas fixée ; il en tombe,
en tout temps, des averses que redoutent les
caravanes, parce quelles avarient leurs marchandises.
Après la chute des pluies, les' habitans du
Barbar sont sujets à des fièvres qui sont peu dangereuses
: Fair, en général, y paraît pur. Les
animaux les plus communs sont le chameau, le
boeuf à bosse. Les beaux chevaux dits de Don-
golah se trouvent plutôt dans le Barbar èt dans
le pays des Chaykyés, qu’à Dongolah même :
ils sont hauts de taille et-peu alongés, d’une
très-belle encolure, la tête bien musquée, généralement
noirs , avec les quatre pieds blancs *.
* Les Turcs attachent beaucoup d’importance à la couleur des
pieds d’un cheval. S’il a seulement du même côté un-pied de
Les animaux qui habitent les déserts des environs
sont l’onagre, le boeuf, le mouton sauvage;
des autruches , des gazelles, dont une espèce plus
grosse se nomme ariale; de gros serpens, des
hérissons. Comme l’autruche, les onagres et les
boeufs ou veaux sauvages, lorsqu’ils sont poursuivis,
lancent avec force des pierres avec leurs
pieds de derrière ; le mouton se bat, dit-on, contre
l’homme. Les habitans du Barbar, hommes et
femmes, sont, en général, d’une taille élevée et
assez bien faits, si ce n’est que leurs jambes
sont trop minces. Les hommes portent communément
les cheveux courts, frisés et formant une
huppe sur le devant de la tête ; les femmes et
quelques hommes les tressent comme des Barâ-
brahs : je n’ai pas remarqué, dans les Barbars,
cet air hautain, cet esprit sombre et méfiant,
qui m’avaient paru caractériser les Chaykyés :
à la vérité, nous venions en amis chez les premiers
, tandis que c’était le fer et la flamme à la
main qu’on avait pénétré chez les seconds ; et
cette circonstance avait dû produire, dans Famé
de ceux-ci, une irritation peu propre à les faire
devant et un de derrière blancs, il perd à leurs yeux beaucoup de
son prix. Ils prétendent en ce cas que le cheval doit tomber facilement
; que c’est un vice de nature qu’il tient de la fatalité.