quarts de lieue de tour. La population n’est
aujourd’hui que de neuf mille ames ; près d’un
tiers des hahitans avaient pris la fuite à l’approche
de l’armée. Sa position sur un emplacement
élevé la garantit des inondations. Les
maisons , bâties sur un sol couvert de tas
énormes de décombres provenant de constructions
plus anciennes, sont en grande partie dégradées
; de vastes terrains les séparent quelquefois,
cé qui agrandit considérablement l’espace
qiue la ville occupe. Les unes sont des cabanes
rondes couvertes en chaume ; les autres ? en
terre d’argile, ont parfois un étage et une terrasse
assez ordinairement en fort mauvais état.
Aucun alignement n’est observé entre elles.
Enfin cet amas confus d’habitations présente au
total l’aspect de la misère. Au centre domine
l’ancienne résidence des aïeux de Bâdy. C’est une
construction en briques cuites, élevée de quatre
étages; abandonnée, ainsi que toutes ses dépendances
, elle est déjà à demi délabrée.
J ’en ai pris une vue (pi. V I, voh 1 ). Près
de cette royale demeure, au nord , est la mosquée,
construite par le père de Bâdy : comme
c’est le seul temple consacré au culte, il a été
assez bien entretenu. Il consiste en une pièce
carrée, des plus simples; on y voit deux grilles
en bronze', qui furent achetées des mamlouks.
J ’ai dessiné une vue de cette mosquée et des
habitations qui l’environnent (pl. VII, vol. 1 ).
Tels sont les seuls édifices qui méritent qu’on
en fasse mention. J ’y ai cependant remarqué
encore quelques maisons assez spacieuses, à un
ou deux étages, qui appartiennent à des négo-
cians : elles sont flanquées de hautes murailles
inclinées en talus, où assez rarement on aperçoit
quelques petites ouvertures qui n’y répandent
qu’une faible lumière. Quelques ouvertures
plus grandes sont, comme au Caire, garnies de
grillages en bois ; elles éclairent les appartemens
des femmes. L’intempérie du climat ne permet
point que la jouissance des terrasses soit aussi
agréable qu’en Egypte ; et c’est à la fréquence
des pluies que les maisons doivent en partie
l’état de délabrement où elles se trouvent.
Le Sennâr ne justifie plus par son étendue le
nom de royaume , depuis qu’il a perdu plusieurs
de ses dépendances septentrionales. Il a maintenant
pour limite, au nord et au nord-est, jusqu’au
Dender, la province d’Halfây ou d’Ouâd-
A’guyb ; au sudmst, l’Abyssinie ; au sud, le Fazoqï
et le Bouroum, encore tributaire du Sennâr; à
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