lité de leurs efforts, ils s’enfuirent. Les cavaliers
bédouins s’emparèrent de tout ce qui leur tomba
sous fa main : mais, n’ayant pas de cordes pour
attacher íes chameaux et íes chevaux, il s’échappa
un bon nombre de ces bêtes, aussi sauvages
que leurs maîtres. Enfin, le détachement revint
ïe 30, conduisant au pacha quatre cents chameaux
et vingt chevaux, sans compter ceux
que íes Bédouins s’étaient appropriés. Les Bi-
châryyns qui avoisinent Barbar éprouvèrent ie
même traitement.
On fut informé alors qu’il venait d’Egypte un
renfort de huit cents hommes. Ce fut pour moi
une nouvélie bien fâcheuse; Car elle permit à
A’bdin bey de prendre congé du pacha, pour
retourner avec ses quatre cents hommes dans ia
province de Dongolah, dont il était nommé gouverneur.
Jusqu’au moment de son départ, il ne
cessa de me prodiguer des marques de bienveillance
et d’amitié. Ii nous quitta ïe 5 avril, emportant
les regrets de toute i’armée, et même ceux
des gens du pays, à qui ses bons procédés l’avaient
déjà fait connaître. Quatre cents familles, que les
brigandages des Chaykyés avaient contraints de
s’exiler du Dongolah, demandèrent à y rentrer,
et elles suivirent leur sage gouverneur.
Le 14 et le 17, les Bédouins et les Mohgrebins
arrivèrent avec ie reste de fartiHerie, qui était
restée en arrière dans la province de Chaykyé,
faute de transports. Ces troupes, la plupart d’infanterie,
avaient eu beaucoup à souffrir durant
une route de dix-huit jours, par des chaleurs
constantes de 40 à 4.8° centigrades. Les vivres
avaient manqué. Ces hommes s’étaient vus réduits
à se nourrir des fruits du palmier doum : aussi
étaient-ils tous en très-mauvais état; un grand
nombre d’entre eux avaient ia dysenterie.
Ce n’était pas sans un vif sentiment de regret et
d’impatience que je me voyais astreint à une inaction
presque complète. Confiné entre le fleuve et
ie désert, où toute excursion était impossible, je
ne pouvais me livrer à aucune espèce de recherches
; tout ce qu’il ni’avait été possible de faire
était terminé. Ainsi, ia position géographique de
Qoubouchi, déjà fixée par Bruce, l ’avait encore
été par nous ; neuf calculs de distances et autant
de hauteurs méridiennes de sirius, nous avaient
fait conclure ¡sa latitude à 17° 56' 48", et sa
longitude, au bord du fleuve, à 31° 43'. Mon
anxiété croissait encore , quand je pensais que
peut-être l’armée ne séjournerait pas à Chendy ;
divers habilans m’avaient parié d’un grand
s