contiennent près de leur souche une sève sucrée
que l’on suce *.
Quelques dévots, parmi les faqyrs et ïes
cheykhs, s’abstiennent, par un motif de religion,
de faire usage de bulbul et de méryse.
Les habitans de Sennâr sont vêtus, comme
ceux de Chendy, d’une pièce de toile blanche
de coton. Ifs commencent à l’attacher en ceinture
par une des extrémités dans le sens dé la
iaize; puis ifs fa tournent en arrière et la drapent
sur leurs épaules. Le costume des femmes est le
même ** ( voy. pi. I à IV du texte, voi. II). Des
faqyrs et des cheykhs de village se couvrent fa
nuit de feurs vêtemens imprégnés de graisse ;
le jour ifs se montrent parés dune chemise
blanche et propre ; mais cette mise décèle facilement
leur rang distingué; car les gens du peuplé
sont toujours enveloppés dans leurs toiles mal-
piopres et huileuses. Les femmes, comme celles
du Barbar et de Chendy, n’ont, dans l’intérieur
* Ce qui a fait dire , mais à tort, que le Sennâr produit des
canftes à sucre.
** Ce costume ne s’accorde point avec la description de Bruce ;
car il leur donne des çhemises bleues, dont les femmes , dit-il *
boutonnent le collet, qui Ijeur couvre le cou. II est pourtant certain
que les modes ne changent point en Nubie comme en France ou
-en Angleterre.
du logis, qu’un morceau de linge tourné en forme
de jupe qui leur tombe jusqu’aux genoux. Les
hommes sont tout aussi légèrement couverts.
Pour sortir, elles endossent leur toile, qu’elles
développent plus ou moins autour d’elles en marchant,
suivant qu’il fait plus ou moins chaud*.
Quelques personnes de la basse classe ont une
ou deux toiles de rechange; la plupart n’en ont
qu’une, et ne la quittent que lorsqu’elle tombe
tout-à-fait en lambeaux**. En général, ils sont
mal à l’aise dans une toile que la graisse ou le
temps n’a pas encore rendue assez souple.
Les sandales en cuir à bouts arrondis et quelquefois
pointus, sont la chaussure usuelle : les
femmes paraissent préférer celles de la dernière
forme, qui leur viennent du Sa’ydeh, et qui sont
mieux confectionnées et de meilleure peau' que
celles du Sennâr : il est du bon ton de les porter
beaucoup, plus longues que le pied. Ces chaussures
, qu’on ne voit plus en Egypte qu’aux pieds
des Arabes nomades , sont semblables à celles
que Ton trouve dans les anciens tombeaux
* Dans les nombreux* sujets de sculptures que nous présentent
les hypoge'es, nous voyons que cette mise est la même que celle du
peuple ancien.
** C’est donc par erreur que Bruce a dit qu’ils mettent tous les
jours une chemise blanche.