près de tous les fieux habités. A neuf heures,
nous amvâmes sur fe bord du fleuve . on y
■ esta demi-heure pour faire provision d’eau A
un demi-quart de lieue delà, on apercevait un
petit village, et un autre un peu plus au sud, qui
se nomme Moqeh : de très-grands acacias, des
tamariniers et autres beaux arbres, croissent
sur leur territoire. A 11 heures, nous traversâmes
e vdfage d’Abo, et à une demi-lieue plus
OUI celm d’Ad-deguiab, situé sur une éminence,
comme le sont en général ceux qui avoisinent
cette partie du fleuve, qui, l0rs de la crue, a
coutume de déborder ici sur plusieurs points •
quelques-unes de ces éminences ont été élevées
de main d'homme. Les baobabs semblent leur
servir de remparts et d’étais. Du sommet de
celle qu’occupe Ad-deguiab, on jouit d’une belle
vue, qui s’étend dans l’est sur une vallée au
fond de laquelle le fleuve roule ses eaux. Après
sept heures et demie de marche, on campa au
sud de ce village. Je m’apercevais depuis quelque
rours que la fourmi blanche, ce fléau du Don-
golah , recommençait à paraître : elle était plus
grosse ic i ; pour se garantir des attaques de
ces insectes destructeurs, les habitans étaient
obliges d exhausser, sur de grosses pierres, le
sol de leurs cabanes. ( Voyez vol. II, pi. LVX,
fig. 2.) . . -M T ' ' ■ U
Le 15, nous nous mîmes en route à cinq
heures du matin, en suivant le fleuve à un petit
quart de lieue; à six heures on arriva sur son
bord, à vue d’une longue île. Nous laissâmes
derrière nous les villages de Taoula, Hellet el-
Cheryf, Hassab-allah Serreygo, el-Mougol : ce
dernier occupe une position très-élevée, d’où
l’on découvre la belle vallée où coule le fleuve
et les terres qui se déploient au loin sur sa rive
orientale. Après sept heures et demie de marche,
on fit halte. Durant cette journée , la route
avait présenté les mêmes entraves que les jours
préeédens : c’était toujours à travers des fourrés
d’acacias, de nebkas, d’heglygs et autres arbres,
qu’il fallait se frayer un passage ; l’inégalité du
sol ajoutait encore à nos fatigues; à chaque
instant on montait et l’on descendait des collines
parfois très-rapides; quelques carrés de terre,
ensemencés de dourah et de haricots blancs ,
entourent les villages : les habitans n’en cultivent
que ce qui est strictement nécessaire à leur subsistance;
éloignés des villes, ils ne font aucun
commerce , et n’en connaissent même pas le
besoin. La population de ces villages peut être