naires du Soudan sa nuançe caractérisque ; elle
est la moins nombreuse. 3.° El-Soudan-Azraq
[ les bleus ]. Leur couleur est cuivrée ; ce sont
les Foungis. 4 El-Ahcdar [les verts]. Ils ont
les cheveux comme ceux des Foungis , et leurs
traits se rapprochent beaucoup de ceux des
nègres. 5.° El-Kat-Fatelolem. Les individus de
cette classe tiennent de la première et de la
quatrième, c’est-à-dire qu’ils sont à demi jaunes
et à demi verts ; ils ont les cheveux plats, parfois
un peu crépus : le sang qui domine en eux
est celui des Ethiopiens, peuple agricole, dont
la couleur ressemble à celle des Abyssins, et qui
dpit tirer son origine de la race la plus nombreuse
des hommes- qui composaient la population
de l’ancienne Egypte. 6.“ ¿{kbits, A hbd, ou
Nouba. Ce sont des peuplades nègres venues
de l’ouest, et qui habitent les montagnes du
pays de Bertât, où ils vivent isolés. Ils ont les
cheveux cotonneux, généralement noirs, un peu
roux ; ils ont le nez moins plat, les lèvres moins
épaisses, et les joues moins proéminentes que
les nègres de l’Afrique méridionale. On trouve
fréquemment parmi eux des individus qui ont., à
la couleur près, une figure régulièrement belle.
Ces variétés dp caractères distinctifs, des
différentes races d’individus ne peuvent - elles
pas expliquer celles qu’on remarque dans les
peintures égyptiennes qui décorent les hypogées
? Les teintes diverses que l’artiste assignait
à ses figures,. n’avaient-eiles pas pour but
de faire reconnaître à quelle race appartenaient
les personnages représentés ? Puisqu’il peignait
un nègre avec la figure noire, n’a-t-il pas tenté,
par la même raison, de caractériser chaque
autre espèce d’individus par la couleur qui lui
était propre; par exemple, peindre en jaune-vert
la figure d’un naturel du Soudan , en rouge
pâle celle d’un Arabe nomade, &c. &c. ? Ignorant,
il est vrai, l ’art de nuancer les couleurs,
les peintres de l’ancienne Egypte se sont
contentés de marquer ces distinctions par des
teihtes prononcées, suffisantes pour rendre leur
intention sensible*. C’est ainsi qu’ils caractérisaient
leurs divinités par des couleurs de convention,
C’est une opinion que j’émets, sans
prétendre néanmoins que les peintres n’employaient
pas le plus souvent leurs couleurs
sans discernement et sans s’astreindre à des
règles données.
Les hommes qui ont aujourd’hui au Sennâr
* Voyez pl. LXXV, vol. II.