geUr anglais. M. Ricci, qui avait des connaissances
en medecine, abandonna le premier objet
de son voyage, et préféra de remplacer le premier
médecin d Ibrahym : il- ne quitta plus ce
prince durant toute la campagne.
Du 24 au 27 octobre, arrivèrent vingt-six
barques qui n’avaient pu passer jusqu’alors les
cataractes des Chaykyés : elles; contenaient des
bagages et des provisions ; plusieurs avaient
péri dans les rochers ; de ce nombre était une
belle djerme appartenant à Ibrahym , et qui
contenait de l’argent et beaucoup d’effets précieux
; tout fut submergé avec une partie de
l’équipage. Ce prince regrettait beaucoup son
reys, auquel il était fort attaché. Pour éviter
désormais cette multitude d accide'ns, on prit
le parti de transporter les cargaisons à dos de
chameaux dans toute I étendue des cataractes,
et de les replacer ensuite sur les barque^,
lorsque la navigation du fleuve serait praticable.
Le l .er novembre, le sélectar dïbrahym
arriva avec deux cents hommes, appartenant
à la cour et à la garde de ce prince, près duquel
ils furent campés : la fièvre fit encore quelques
ravages parmi ces troupes.
Un événement des plus fâcheux vint me
CHAPITRE XXXVI.
causer de nouveaux tourmens. Ne pouvant plus
tenir mes quatre dromadaires attachés jour et
nuit, je les confiai au chamelier de Haggi-Ham-
med : cet homme, qui était Syrien, disparut
bientôt avéc ces animaux si précieux pour moi,
et avec plusieurs autres qui appartenaient à son
maître. Cette perte m’affligea d autant plus,
qu’il était impossible de la réparer : on ne trouvait
point à en acheter dans le pays. Ismâyl
eut la généreuse obligeance de me faire donner
huit de ses chameaux pour continuer le
voyage.
Des habitans notables de Sennâr avaient
conseillé à Ibrahym et à son frère de faire
camper dans le territoire de Djébel-Mouyl les
troupes qu’ils devaient laisser dans le pays : ils
prétendaient que l’àir ¡y était beaucoup plus
salubre. Ismâyl, qui connaissait mes goûts,
me proposa la mission d aller visiter cette montagne,
afin d’y reconnaître la nature des eaux,
et de m’assurer d’une position convenable au
Campement. II me recommanda sur-tout d’emporter
baromètre, thermomètre et sextant, dans
la persuasion ou il était qu à I aide de ces instru-
méns, je pourrais apprécier avec certitude le
plus ou moins de pureté de 1 atmosphère.