lui en ait substitué un d’une couleur différente?
Par exemple, cet insecte est en effet peint en
noir sur des caisses de momies égyptiennes de
l’époque, grecque( voy. pl. LXX * vol. II). Quoi
qui! en soit, il n’en reste pas moins démontré
que le scarabée auquel les Égyptiens rendirent
un culte, soit religieux, soit symbolique, était
vert dans l’origine; quif^ tenaient cette superstition
de l’Éthiopie, contrée à laquelle ils
empruntèrent bien d’autres usages, et peut-être
les élémens de leur civilisation et de leurs arts.
Ce serait une digression hors de mon sujet, que
de rapporter ici les diverses opinions aussi conjecturales
que contradictoires qui ont été émises
sur íes motifs qui portèrent íes Égyptiens à
révérer un animal que sa demeure habituelle
était plutôt propre à rendre un objet de dégoût.
Je me bornerai à dire que les guerriers égyptiens
avaient coutume de porter un anneau sur lequel
était empreinte fa figure du scarabée sacré. On
trouve un grand nombre de ces anneaux dans
les collections : j’en possède un en ivoire d’un
travail fini. Dans l’île de Méroé , les reines
avaient des bracelets ornés d’amulettes de ce
genre.. (Voy. pl. XVIII et XLVI, vol I.)
Depuis long-temps le pacha n’avait pojnt reçu'
de nouvelles du Caire ; il n’était pas sans inquiétude
: enfin, le 19 septembre, il apprit que
son frère Ibrahym était à Dongolah et qu’il se
dirigeait sur le Sfënnâr. Ce rapport fit sur l’esprit
d’Ismâyl une impression fâcheuse. Ibrahym,
étant l’aîné, venait peut-être'' avec des ordres de
son père pour prendre le commandement de
l’armée : Ismâyl, qui déjà avait fait tant de
conquêtes brillantes, allait perdre une partie de
sa gloire, s’il laissait achever la campagne par
un autre général : sa perplexité était extrême.
Le 25 septembre, on comptait six cents
morts et deux mille malades / dans une armée
de trois mille hommes, et le nombre croissait
chaque jour. Durant toute la campagne, cette
armée ne s’était point vue dans une si pitoyable
conjoncture. Le paçha, désespéré, fît dresser un
état de situation, et l’envoya à son père. Les
soldats mangeaient du dourah d’une qualité
inférieure, qui était poiir eux une nourriture
très-malsaine; dénués de vêtemens, et presque
tous à demi nus, sous un ciel pluvieux, si différent
de celui de l’Égypte, ils couchaient sur
la terre / en butte aux effets pernicieux de l’humidité
; on n’avait ni médecins, quoique plusieurs
Grecs en usurpassent le nom, ni médicamens