les environs de Taka, aux monts Fassala et
Attuesse, où ils se casent dans des excavations
souterraines creusées probablement par les anciens
: ces retraites sûres les mettent à l’abri de
toute vèngeanee de la part de ceux qu’ils ont
dépouillés. Les Bicïiâryyns approchent jusqu’à
une journée de Barbar, Ces endroits les plus
voisins sont nommés el-Bak et Adouga. II y
a des années où les pluies sont si abondantes
• dans ces déserts r qu’on y recueille assez de
dourah pour aller en vendre même à Barbar;
mais dans celles où les pluies manquent, les
Arabes sont obligés de s’en procurer à Barbar r
par voie d’échange. Les dromadaires des Bi-
châryyns sont la race ,1a plus estimée., La
communication de Barbar avec l’Egypte se fait
par deux routes : la plus fréquentée depuis
long-temps est celle du désert, que prirent les
voyageurs Bruce et Burckhardt ; la seconde est
moins suivie^parce qu’il faut traverser la province
de Robâtat, dont les habitans, à finstar
des Chaykyés, pillent et maltraitent les caravanes.
Elle serait, Sans cela, la plus commode ;
car on cotoie long-temps le Nil, jusqu’à à Abou-
Hammed, point où le fleuve tourne dans le sud-
ouest. Là on prend le désert jusqu’à Sebou en
Nubie. La communication directe pour les provinces
de Chaykyé et de Dongolah est par la
vallée d’Argou, que nous avions suivie. Pour
aller à Saouâkin, où passent les caravanes du
Soudan qui vont à la Mecque, on traverse la
partie septentrionale du désert, habitée par les
Bichâryyns.
C H A P IT R E X X IX .
Soumission de Nimir; sa présentation à Ismâyl. — Excursion chez
les Arabes. — Départ d’A’bdyn bey. — Conjectures sur des
monumens dits tarâbyls. —- Entretien avec Ismayï._— Départ
pour Chendy ; passage du fleuve. — Recherches des ruines de
Méroé. — Passage du mélik Nimir. -— Autre rapport sur les
tarâbyls. — Marche de Nimir. — Surprise à la vue des tarâbyls
ou pyramides; aspect de ces monumens. — Autre groupe
de pyramides ; emplacement d’une ville antique. —> Position
', astronomique.
Le 12, un fils de Nemr ou Nimir, roi de
Chendy, apporta à Ismâyl la nouvelle que cette
province avait /ait sa soumission. Le pacha,
de son côté, envoya Divan Effendy près de ce
monarque, pour l’engager à venir lui-même.
Nimir y consentit, et arriva au camp turc le 2 2 .
Ce prince était dans une espèce de palanquin