de íes trouver ; que íes Kaffères ou païens
seuis étaient en possession de cette industrie
lucrative. Ismâyi ne se possédait pas de joie :
il avait déjà demandé à ses mineurs combien on
pouvait espérer de recueillir de ce métal par
chaque jour; ils iui promettaient monts' et merveilles.
Je ne crus pas devoir pousser aussi loin
la flatterie ; e t, au risque de le chagriner, je lui
dis qu’il était probable que l’on trouverait, aux
lieux dont on lui avait parlé, quelques paillettes,
même quelques morceaux d’or en petite quantité
, et qu’il faudrait ramasser à grand’peine :
mais que la découverte de mines de quelque
importance et susceptibles de dédommager des
frais de leur exploitation, exigerait des recherches
prolongées et des essais dispendieux auxquels
des souverains avaient craint de se livrer dans
leur propre pays. Le pacha, peu satisfait de ces
réflexions , s’écria que j’étais un prophète de
mauvais augure. Pour mon compte, au reste, je
n’étais pas fâché que la région qui était censée
recéler le métal après lequel il soupirait, parût
fuir devant nous ainsi que l’horizon. Quand
nous partîmes d’Egypte, c’était au Sennâr que
nous devions en trouver des monceaux; désappointé
au Sennâr, on se consolait en pensant au
Fâzoql ; maintenant, c’était au sud de cette
contrée qu’il fallait aller découvrir la retraite de
ces richesses imaginaires. Puisque cette soif de
For était le principal mobile qui poussait ce prince
en avant, ne devais-je pas me féliciter qu’en courant
après sa chimère, il me fournît l’occasion
de parcourir des pays inconnus?
Le 13, nous nous remîmes en marche à deux
heures et demie du matin, en suivant toujours
des sentiers presque impraticables au travers de
bois touffus : l’obscurité de la nuit ajoutait encore
aux difficultés du chemin; on avançait si lentement,
qu’au jour nous n’avions pas fait une
demi-lieue. A sept heures nous traversâmes le
petit village d’Er-reqeybeh, près duquel croissent
beaucoup de baobabs, que les Arabes nomment
omarahs. A la sortie du village, on s’éleva dans
l’ouest, sur la pente d’un coteau : à l’est, la vue
s’étend sur une vallée parsemée de grands acacias
, et qui est inondée lors de la crue du fleuve :
on y remarquait alors des mares d’eau en divers
endroits.
A huit heures et demie, nous rencontrâmes
le petit village d’el-Hedeybah ; à demi-heure de
là, celui d’eï-E’zeyz, au-delà duquel on trouve
en grand nombre un arbre à feuilles de poirier et