aussi par des nègres. Les prisonniers faits sur
ceux de Kilgou furent envoyés au Sennâr avec
une escorte.
C H A P IT R E X X X V III.
Départ de Kilgou. — Excursion; surprise par les nègres.— Evé-
nemens.,-—Repas; entretien avec Ismâyl pacha.— Nature des
montagnes.— Baobab remarquable.— Attaque par les nègres
du montTâby. — Épouvante de l’armée. — Retour à Kilgou.—
Excursion ; captifs, leur sort. — Torrens. — Arrivée au Nil. —
r
Rivière Tournât.— Evénement.— Arrivée à Yara dans la province
de Fâzoqî.
Le 25., on partit à cinq heures un quart, en
longeant dans l’ouest la montagne , sur laquelle,
à une demi-heure de là , on apercevait d’autres
habitations. Le terrain que nous parcourions
était parsemé d’heglygs, de doums d’une espèce
plus grande que ceux d’Egypte. Dans l’ouest
quelques degrés sud, se montrait la grosse
montagne de Gassi, au pied de laquelle nous
arrivâmes à neuf heures et demie, après avoir
traversé un petit bois peu épais, planté en partie
d’acacias et de nebkas. La direction de cette
montagne est nord et sud. Elle est plus élevée
que les précédentes; sa longueur est à-peu-près
d’une demi-lieue. Au premier coup d’oeil, on
s’aperçoit à ses faces unies et lisses que la syénite
granitique n’est point la base de sa formation :
ses parties constituantes sont des roches amphi-
boïiques, feldspathiques et schiteuses ; par-tout
l’oxide de fer se montre empreint à leur surface.
Le sol est un terrain de transport composé
de sable ferrugineux, parmi lequel on commence
, me dit-on, à trouver de la poudre d’or.
La montagne de Gassi est couronnée par un
grand nombre d’habitations disséminées par
groupes, et environnées de grands végétaux
de diverses espèces, parmi lesquels j’en distinguai
deux que je n’avais point encore rencontrés
et que les naturels nomment kafal et gal-
galeau : l’un, très-haut, était dépourvu de feuilles
et avait alors le tronc marbré de diverses couleurs
; ses fruits sont des capsules renfermant des
graines noires : l’autre a des feuilles très-vertes,
ressemblant à celles du fenouil.
On campa à onze heures près du lit d’un
torrent, dans une étroite vallée, sur un sol rocailleux
où croissent des arbres et des plantes
herbacées. Les nègres avaient pris la fuite : leurs
habitations devinrent la proie des flammes ; les
Turcs brûlèrent tout ce qu’ils ne purent emporter,
il. 24