beurre. Le méïik paraissait avoir plus besoin de
dormir que de parier ; nous ie quittâmes, et nous
revînmes le soir au camp.
Ici, mon sextant ne nous permettait pïus de
déterminer les latitudes par les hauteurs méridiennes
du soleil, cet astre étant alors trop élevé
pour les latitudes où nous avancions; et ces
observations si simples devinrent souvent, par
la suite, plus difficiles à faire que celles des
distances qui fixaient nos longitudes, parce
que nous devions avoir recours aux. planètes
et aux étoiles. Rarement nous pûmes avoir des
hauteurs méridiennes par la lune, également
trop élevée. Tant que nous eûmes syrius, l’observation
n’était qu’un jeu; car le point éclataht,
réfléchi de cet astre dans l’horizon artificiel,
nous donnait des séries de latitude qui ne différaient
que dans les secondes.
Les négociations furent ouvertes avec le
Chendy; des Abâbdehs furent envoyés en ambassade
chez les Arabes nomades, à l’est et à l’ouest
du fleuve, pour les engager à venir faire leur
soumission au prince et à payer leur tribut.
Toutes ces affaires devaient être fort longues.
Je proposai à A’bdin bey d’aller faire une excursion
à l’est du fleuve, chez les Arabes Bicharyyns
; mais le moment n’était pas favorable : ces
peuples n’étaient pas encore soumis; il me fit entrevoir
des dangers qui me retinrent.
Je trouvai, dans le village de Qoubouchi, des
faqyrs qui me procurèrent divers renseignemens
sur le pays et les environs. Ils me parurent
écrire correctement l’arabe, un entre autres, à
qui je fis copier tous les noms des lieux de la
province et de celle de Chendy, qu il avait souvent
parcourue et connaissait fort bien. C’est
une précaution que je ne négligeais jamais de
prendre dans tous les lieux ou je trouvais des
hommes capables de me rendre ce service. II
n’y a point d’autre moyen d’obtenir Forthographe
exacte des noms propres ; car if est impossible
à un Européen de figurer avec quelque précision
cette orthographe, en se conformant à la prononciation
dés Arabes : de là , cette perpétuelle
altération des noms, et cette variété infinie dans
la manière de les écrire, qui existent dans les
ouvrages des voyageurs. Rien n’attirant ma curiosité
sur le côté du fleuve où l’armée campait,
je répétai plusieurs fois mes excursions à el-
Mekheyr. Je vais faire connaître tout ce qu’il m’a
été possible de recueillir concernant le pays et
ses habitans. De mênie que le nom de Chaykyé,