qui en étaient atteints , de s’exiler à quatre ou
cinq lieues de la ville.
Une maladie, nommée osbah, qui a les caractères
de la rougeole, est fréquente.
Un ver (el-férendytJ/ qui se loge entre cuir
et chair, incommode principalement les nègres*.
On verra en note quel moyen est employé dans
* Ce ver est le dragonneau de Me'dine, le ver de Guine'e,
gordiiis medmensis, Linn. ; vena médina, Arabum dracunculus.
Avicenne nous en a donne' les premières notions un' peu exactes.
II se rencontre dans le Golfe persique, aux Grandes-Indes, en
Afrique , selon le traducteur de Lind ( Essai sur les maladies des
Européens dans les pays chauds ). Ce ver est d’un blanc pâle
tendre , de la grosseur d’une corde de barpe : à son museau il a de
petits poils avec un point noir et quelques traces de bouche ; sa
queue est également percée en manière d’anus, et présente un
petit crochet contractile ; sa longueur varie ; il y en a qui ont
plus d’une aune. Le dragonneau des pays chauds s’insinue, lorsqu’il
est petit, par les pores de la peau, dans le tissu cellulaire
souscutané. II vit des mois entiers sous la peau, sans déceler
sa présence , s’y développe ; et lorsqu’il est parvenu à un certain
accroissement, sa succion plus forte détermine un afflux plus
considérable de sérosité ; il s’y forme une tumeur ressemblant à
un furoncle , qui sert de base à une vésicule remplie d’eau où
la petite tête du ver se manifeste. Le traitement consiste à mûrir
la tumeur par des émolliens ; lorsqu’elle est crevée , on saisit la
tête du ver en l’attachant à un petit rouleau de toile enduit d’un
emplâtre, et l’on essaie une ou deux fois par jour de le dévider
sur ce rouleau, en exerçant de légères tractions' sur l’animal,
et en prenant garde de le rompre ; car, si cela arrivait, la portion
qui resterait dans les chairs ne pourrait, selon Lind, en être
extraite que par une longue et difficile suppuration,
la plupart des pays chauds , pour se débarrasser
de cet hôte importun et fâcheux. On a
aussi recours à l’extraction dans le Sennâr :
mais si elle ne réussit pas, le cautère actuel,
qui paraît y être le remède universel, est
aussitôt mis en usage. Il en est qui s’appliquent
eux-mêmes, avec beaucoup de courage, le
fer rouge sur la tumeur qui recèle l’animal.
Lorsqu’on a eu el-férendyt, il est rare de ne
pas l’avoir encore plusieurs fois. Je vis un jeune
nègre à qui on l’avait déjà brûlé à la cuisse,
l’avoir un mois après à la jambe. Le pharmacien
de l’armée tenta de lé lui retirer : il avait attaché
l’extrémité du ver sur une cheville de bois que
l’on éloignait à mesure que l’animal s’alongeait :
il était déjà sorti de deux pieds et demi de long
lorsque je le vis: il ressemblait à une corde à
boyau d’une ligne de grosseur; malheureusement
il se rompit, et il fallut recourir à Ja
cautérisation. Le premier morceau de fer que
l’on trouvé, un gros clou, tel est l’instrument
dont on se sert pour cette opération douloureuse.
Nul n’exerçânt en titre la médecine ni
la chirurgie, c’est dans l’expérience d’un ami
ou d’un parent qu’on place sa confiance en des
cas pareils.