dans ïeurs bois, après avoir combié ie pacha de
bénédictions. Ils le remerciaient de n'avoir point
commis envers eux une injustice inutile !
Le 23, on prit un rebelle qui avait participé
à I assassinat d A dlan ; il fut décapité. Hassan-
Regeb semblait exciter à la défection dans ie
Sennâr : il recrutait des troupes, et pouvait, en
mettant à profit quelques circonstances imprévues
, placer le pacha dans une position critique.
Celui-ci résolut, en conséquence, d’envoyer à sa
poursuite Divan Effendy, à la tête de quatre
cents hommes de cavalerie, presque tous Bédouins.
Ils partirent le 24, accompagnés des
deux orphelins d’A'dlân, nommés Regeb et Idris,
dont le pacha était devenu le tuteur naturel.
Ils traversèrent le N il, et se dirigèrent à l’est
et au nord-est de Sennâr. Après une grande
journée de marche , iis arrivèrent au Dender,
qui fut traversé sur des radeaux; il n’y avait
encore que trois à quatre pieds d’eau à cet endroit
: ils trouvèrent le village d’el-A’kassy,
sur la rive orientale : le pays est habité par des
Arabes Kaouâhlehs , qui ont beaucoup de bestiaux
dont la plupart sont blancs. Les terres y
sont ensemencées de dourah, et la végétation y
est vigoureuse. L’expédition continua à marcher
dans l’est quelques degrés nord, et arriva,
après un jour et demi de marche, au Rahad,
qu’on traversa presque à pied sec. A une demi-
journéede là, ils rencontrèrent des Arabes Rou-
fahs, qui elevent des chameaux : ils se dirigèrent
alors dans le nord-est vers trois montagnes nommées
Famis, Chergueh, Aragne, où sont plusieurs
villages d’Arabes. Farnis, la plus grande
de ces montagnes, escarpée en partie, est couverte
de bois d’acacias : son sommet, qui forme
un plateau, comme la plupart de celles de l’A-
byssinie, est habité et cultivé; des réservoirs sont
pratiqués pour recevoir les eaux de pluie. Non
loin est une autre montagne qui se termine en
cône.
Le détachement allait à marches forcées ; beaucoup
de Bédouins , ne pouvant suivre, restèrent
en chemin : cinquante seulement et le mélik
Chaouss arrivèrent les premiers au pied de cette
montagne, située à quatre jours du Rahad, dans
le nord-est du Sennâr, aux confins septentrionaux
de l’Abyssinie. C’est là que Hassan-Regeb
et les siens s’étaient réfugiés au nombre de trois
cents. Les Bédouins commencèrent à monter;
mais il leur fallut bientôt quitter leurs chevaux
pour achever de gravir à pied sur cette mon