terres cultivées , à six cents pas du fleuve. La
circonférence de ses décombres est de 2,800 mètres,
ce qui ne ferait pas trois quarts de lieue
pour le tour de la ville *. Dans sa partie sud
( lettre B ), sont des restes d’un temple qui a dû
être très-grand ; son entrée principale était située
à l’est. En avant des débris de cette porte ou
pylône, on reconnaît six lions en grès noirci par
Foxide de fer : ils ont 1 mètre 50 centimètres
[ 4 pieds 1/2 environ] de longueur : ils sont sur
deux lignes, et forment devant le temple une
avenue qui a bien pu être plus prolongée. Les
restes de cette muraille ou pylône ont 9 mètres
[ 27 pieds environ ] d’épaisseur. Dans l’ouest,
on reconnaît deux parties de mur parallèles qui
peuvent avoir appartenu aux murailles postérieures
de l’édifice ; et à 22 mètres de là , une
muraille aussi en pierre, de 138 mètres [ environ
500 pieds ] de longueur, semble être le
resté d’une enceinte qui ^ devait renfermer le
temple. De cette muraille à l’extrémité est de
l’édifice , il y a un intervalle de 143 mètres
[ 440 pieds environ ] , que devait occuper en
grande partie le monument ( voyez le détail B,
* Ou cet émplacement e'tait-il seulement le lieu des temples,
comme à Karnak et Thèbes ?
planche ci-dessus ). De tous ces murs il ne subsiste
que quelques assises hors du sol, mal
unies entre elles : l’action des pluies paraît avoir
beaucoup contribué à la destruction de ces édifices.
A deux cent cinquante pas dans l’ouest,
et à une égale distance au nord, sont d’autres
amas de ruines ; on y reconnaît des fragmens
de colonnes , de piliers carrés et de murs provenant
d’un petit édifice. Les décombres amoncelés
par tas épars, qui couvrent l’emplacement
de la ville, contiennent une grande quantité de
briques crues, et plus encore de briques cuites,
épaisses, et longues quelquefois de 37 centimètres;
on distinguait, parmi ces décombres,
de nombreuses matières scorifiées et vitrifiées,
qu’on eût dit provenir de quelques forges. Ces
ruines, qui gisent sur une vaste plaine, sont.entourées
en partie par des terres incultes couvertes
d’asclépias et autres végétaux, et en partie
par un désert sablonneux. Tout le pays est ici à
découvert et entièrement dénué de bois ; quelques
faibles acacias végètent çà et là près du Niï, où
il y a quatre , six et huit cents pas de terres
cultivées; mais avec des soins , on pourrait en
rendre productive une plus grande étendue. La
population environnante est peu considérable.