reux, à la vue des apprêts de leur supplice, demandaient
un sabre pour se trancher la tête.
Ouâd-A’quindi laissa échapper quelques gémis-
semens; Niknitt le lui reprocha aussitôt, en lui
disant avec énergie : « Es-tu donc une femme
» ou un homme?» Il reprit à l’instant un air
calme.
Le patient, couché à plat ventre * a le cou
passé entre deux gros piquets enfoncés en terre,
contre lesquels les épaules ont de cette sorte
un point d’appui : deux exécuteurs le saisissent
chacun par un pied, et tirent à eux : pendant
ce temps, le pal, introduit par le fondement, est
enfoncé à coups de masse. Cet instrument, en
bois, n’est aigu que vers un bout, et dans le
reste de sa longueur est plus gros que le bras:
lorsqu’il est arrivé jusqu’à la région du cou , les
bourreaux dressent ce pieu debout, et le plantent
comme un mât. /Niknitt, en cet é ta t, donna
des signes de vie, en levant le bras à. sa téte,
dix minutes après son exécution. II remuait les
lèvres, mais sans pouvoir -rien - articuler. On
vantait beaucoup son courage, son habileté à
manier les armes. Oûad-A’quindi, exécuté le
second, parut avoir promptement cessé de vivre.
Ni l’un ni l’autre ne poussèrent le moindre cri
H- 16