c’est à l’époux à prendre à cet égard le parti
qui lui convient ; mais lorsqu’il réussit, chose
difficile, à la rendre féconde, elle a le droit
d’exiger qu’une des matrones qui exercent ce
cruel métier, fasse disparaître gratis des obstacles
qui contrarieraient le travail de l’enfantement.
La jeune veuve qui conserve l’espoir de
se remarier, n’hésite point à se soumettre une
seconde fois aux tortures de cette double lacération
; mais le cas est rare.
Lorsqu’un homme de haut rang se marie,
il parcourt la ville à cheval : quelques-uns de
ses parens lui ^servent d’escorte, et il est suivi
de tous les esclaves àttachés à son service.
Ceux-ci chantent , et s’arrêtent de distance çn
distance, pour danser , sauter à pieds joints en
se frappant dans les mains et toujours en chantant.
L’acte de mariage est dressé au chara,
comme en Egypte. Le mari ne peut habiter
quaprès le septième jour avec sa femme, qui,
durant ce temps, est renfermée dans une espèce
dalcove que Ion forme dans la chambre avec
des toiles ou des nattes ; jour, et nuit une partie
des convives doivent rester dans lia maison ;
ils vont et viennent, se relèvent les, uns les
autres, de manière qu’il y en ait toujours de présens
: dans ces entrefaites, c’est un festin continuel
; la bulbttl ou boïbol et d’autres boissons
coulent à grands flots. Les sept jours écoulés,
la mariée, que l’on nomme la Rouss, distribue
quelques petits morceaux d’or à ses importuns
gardiens, et les congédie.
Si une personne tombe malade, on fait prévenir
sur-le-champ ses parentes et les amies de la
maison. Celles-ci accourent, se précipitent dans la
chamhre du malade, quelles étourdissent de leurs
sanglots et de leurs lamentations bruyantes ; quelquefois
même on paie des pïeureusesde profession
pour venir à plusieurs reprises lui rompre ainsi
la tête. On attache à ces bizarres démonstrations
d’une affliction factice une efficacité merveilleuse,
A peine sorties de la chambre, ces pleureuses
éternelles prennent en Un clin d’oeil un
air calme et riant, et la source de leurs larmes
semble être tarie : avec l’assurance et la gravité
d’un médecin qui vient de se convaincre du bon
effet d’un remède qu’il a administré, elles affirment
que le malade sera mieux le lendemain.
La mort vient-elle leur donner un démenti,
elles accourent de nouveau, et la chambre:
du défunt retentit encore de leurs cris lamentables.
Elles vont ensuite dans la ru e , et les