est rempli de copeaux de hois odorans " ; on y
met le feu, et 1 on veille à ce qu’ils se consument
sans flamme, pour qu’ils répandent plus
de fumee. Un tapis de paille circulaire est posé
autour de ce foyer ; c’est là qu’elles se placent,
se tenant accroupies au-dessus du vase, pour recevoir
la vapeur épaisse qui s’en exhale. Afin de
la concentrer davantage et de ne pas rester exposées
au contact de l’air, elles se couvrent ou
se font couvrir de la plus grande des pièces de
toile qui leur servent de vêtement. Elles se
tiennent durant plus d’une heure ainsi accroupies
sous cètte espèce de tente. En sortant de là,
elles se drapent suivant l’usage, et leur toilette
est achevée. Outre le motif de salubrité, cette
pratique est aussi uhe affaire de luxe et de coquetterie.
Il est certain, au reste, que ce bain
sec a l’avantage d’incorporer avec la peau les
corps gras dont elles se frottent. Les hommes
s’oignent aussi, mais moins souvent; ils ne font
point usage de fumigations. •
La circoncision a lieu pour les hommes ,
comme en Egypte, et l’excision pour les fem*
Ou en emploie de neuf espèces, qu’on nomme el-kouleyt,
c l-c.ilafou sobaq, el-mechekah attalch t as sounout, oum sacy-
doun , el-l’aoud, el-qânà , el-oroub.
mes ; mais cette dernière opération n’a point
pour unique but le retranchement de la portion
exubérante des nymphes ; c’est une sorte d’infi-
bulation. Après avoir élagué ces deux membranes
, les plaies de l’une et de l’autre sont rapprochées,
et la patiente est tenue dans un état
d’immobilité presque entière jusqu’à ce qu’elles
se soient réunies ensemble par agglutination ;
au moyen d’une canule très-mince, on ménage
une ouverture à peine suffisante pour les écou-
lemens naturels. Quelque temps avant le mariage,
il faut détruire par incision cette adhérence
contraire à la nature. S’il survient quelque
symptôme fâcheux, le fer rouge et le rasoir sont
là. On dirait que la sensibilité émoussée chez
ces peuples les empêche d’apprécier les souffrances
inouies et les accidens graves et inévitables
de ces pratiques inhumaines , inventées
par le despotisme du sexe le plus fort, pour
s’assurer la jouissance première de cette fleur
virginale si fugitive dans tous les autres pays.
Quoi qu’il en soit, il en coûte assez cher pour
faire remettre une jeune fille en état de remplir
les devoirs conjugaux. S’il en est quelqu’une
qui, à défaut de moyens pécuniaires, se marie
sans avoir subi cette préparation essentielle,