( voy. vol. 2, pl. LVH, fig. 20, et les figures
au trait tirées des monumens antiques).
L’élégance de la coiffure consiste à réunir les
cheveux en une infinité de petites tresses, avec
lesquelles on en forme de pius grosses en ies remontant
vers le haut de la tète. II y a des femmes
qui font métier de coiffer de cette manière ; j’en
ai vu passer quatre journées entières pour attifer
une seule tête. If est vrai que cette coiffure,
artistement faite, peut durer au moins un an.
J ’ai déjà dit qu’elle était celle des femmes de
i’ancienne Egypte. Comme elles aussi, les Sen-
nâriennes portent au bas des jambes une
jarretière en peau.
Les sachets à amulettes sont encore ici fort
en vogue. Les femmes en portent une quantité
suspendues sur le ventre, au haut des bras, aux
poignets: les hommes se les attachent au coude, et
ont au bras un petit couteau. Les objets de parure
sont des bracelets en perles de Venise ou en
ivoire, des colliers aussi en perles fausses, un
petit anneau d’or ou d’argent placé au haut
d’une seule oreille. Les jeunes filles portent
pour tout vêtement une ceinture de nudité
nommée rakadh, de laquelle pendent des lanières
de cuir en guise de franges , et ornée de
petites coquilles univalves vulgairement connues
chez nous sous le nom de cauris ou monnaie
de Guinée, et d’une grosse, aussi du genre des
porcelaines, dite peau de tigre, qu’on apporte
de Saouâkin : èeile-ci est le symbole de la virginité
(pl.m).Lorsqu’elles deviennent nubiles,
on y ajoute une touffe rouge en peau ou en soie.
Les soldats du Sennâr n’ont d’autres armes
que la lance, le sabre à deux tranchans, comme
dans les contrées du nord, et ie bouclier long,
en peau de crocodile ou de rhinocéros, semblable
à celui des Chaykyés {voy. pl. LVI, fig.
3 , vol. II ) : quelques cavaliers portent des
cottes de mailles; ces tissus de fer se placent
sur une camisole rembourrée de coton et piquée
très-épais : le corps et les bras en sont couverts.
La coiffure est une calotte en fer à laquelle est
fixée une pièce aussi de fer, perpendiculaire,
pour garantir le visage ; sur ie derrière, un tissu
d anneaux avec un coussin protège le cou et le
haut des épaules. On a de même des tissus en
fer pour garantir les chevaux ; souvent on leur
met une plaque en cuivre sur ie devant de la
tête. Je vis chez le pacha les armures de Niknitt
et d’Ouâd-A’quindi, qui étaient semblables : le
poids énorme de ces armures doit fatiguer sin-
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