élevé, à la partie droite du fleuve. Nous laissâmes
encore derrière nous les champs en partie incultes
d’el-Bây, l’île assez grande de Gadar, et
la partie opposée du Nil, nommée Hilot. Enfin,
à trois heures et demie, après huit heures de
marche, nous atteignîmes Guisir-Dongolah, nom
que porte le lieu qui fait face à Dongolah. C’était
ici que nous devions traverser le fleuve et nous
séparer de la caravane. Toute cette partie du
Dongolah que nous avions parcourue , serait
susceptible d’un bien plus grand rapport, si
toutes les terres productives y étaient cultivées ;
mais la population ne répond pas à leur étendue.
Le 31, nous fîmes transporter nos bagages à
un quart de lieue plus au sud, dans un emplacement
plus commode pour nous embarquer. La
barque eut quatre voyages à faire, ce qui nous
fit perdre les trois quarts de la journée.
Après avoir fait nos adieux au chef de la caravane,
nous nous souhaitâmes réciproquement un
bon.voyage. Arrivés ensuite à Dongolah, nous
séjournâmes durant deux jours et demi dans la
maison du méiik faqyr Mahammed : j’employai
ce temps à reconnaître le pays et à en assurer la
latitude, qui fut trouvée beaucoup plus sud que
ne l’indiquent toutes les cartes. L a ville de Dongolah
est par 18° 12' 58" de latitude N ., moyenne
de quatre hauteurs méridiennes, et par 28° 47'
20" de longitude estimée. Le 2 février, le thermomètre
monta à 27° 2'. Ici, le Nil peut avoir environ
500 mètres de largeur. Cette ville de Dongolah
, qui mériterait plutôt aujourd’hui le nom de
village, s’étend du sud-est dans le nord-ouest. Sa
longueur est de huit cents pas, d’une extrémité
à l’autre, et sa largeur de deux cents à deux cent
cinquante pas ; elle est bâtie sur un rocher long
de cinq cent vingt pas, taillé à pic du côté du
fleuve, et qui s’élève de 25 à 30 mètres au-dessus
de son niveau. On monte à la ville par les extrémités
sud-est et nord-ouest de ce rocher, en suivant
un chemin sablonneux de quinze à vingt
degrés de pente. Pour leur sûreté , les cheykhs
du pays ont fait construire des murs de huit
mètres et plus, qui forment l’extérieur de leurs
maisons, et présentent de grands corps de bâti-
mens, élevés en style pyramidal, et flanqués,
çà et là, de petites tours carrées. Cette enceinte
est remplie de maisons qui toutes se lient.l’une
à I autre, et ne sont séparées que par de petites
cours : ces maisons consistent en salles au rez-
de-chaussée , mais qui ont beaucoup d’élévation,
de même que les portes, afin de faciliter le pas