la rapacité de ces barbares : les animaux qu’ils ne
pouvaient emmener, ils les tuaient; les porcs
sur-tout, qu’ils ont eü horreur, étaient impitoyablement
massacrés. ( Voy. v o i.I, pl. H.) Il y
a, à une lieue d’A’qâdy, trois autres villages
peuplés aussi de nègres idolâtres.
Le pacha renvoya une partie de ses vieilles
prisonnières, et garda les jeunes, qui nous suivirent
escortées par quelques soldats.
Le 22 décembre, nous partîmes à quatre
heures, et fîmes deux lieues environ sur une
plaine herbeuse; puis nous entrâmes dans un
bois d’acacias, toujours dans le sud-est : après
quatre heures de marche, nous traversâmes une
plaine d’un quart de lieue, sur laquelle domine
un monticule en granit en partie couvert d’aea-
cias, de doums d’une espèce que je n’avais point
encore vue, d’heglygs, &c. Nous apercevions
dans le lointain une chaîne de dix montagnes.
On rentra ensuite dans le bois, d’où l’on ne
sortit qU a midi, pour déboucher sur une vaste
plaine où dés champs de dourah nous annoncèrent
là proximité d’un village c’était celui
de Kiïgoii , situé sur une Colline que nous avions
en face à peu de distance. Ismâyl donna l’ordre
à l’avant-garde de se porter précipitamment sur
le village pour en surprendre les habitans, et
prévenir leur fuite. Cet ordre fut en effet exécuté
avec promptitude ; les rochers furent escaladés;
et un grand nombre de nègres se virent
attaqués à l’improviste : mais ils se défendirent
avec une opiniâtreté à laquelle on ne s’était pas
attendu. Sur ces entrefaites, le reste de l’armée
vint camper près de la montagne, au nord. II
était une heure ; la marche en avait duré huit.
Haggi-Hammeé, avec quatre cents hommes,
gravissait sur le flanc méridional de la montagne,
taodis qu’Omar kâchef-abachy, avec un
autre corps de troupe, en faisait autant du coté du
nord. Ces troupes se développaient en avançant,
afin de cerner autant de nègres qu’il serait possible.
Mais bientôt, sur plusieurs points, les
difficultés du terrain vinrent entraver cet ordre'
de marche: les soldats ne pouvaient tenir pied
sur les masses graniteuses et nues qui leur
barraient le passage; enfin, ils ôtèreDt leurs souliers,
les mirent dans leur ceinture, et parvinrent
non sans fatigue jusqu’aux premières
habitations, où ils trouvèrent quelqués femmes
qu’ils voulaient forcer de les suivre, mais qui
préférèrent de se laisser tuer. Les nègres, du
sommet de la montagne, faisaient roulef des