l’âge oii nos facultés commencent à se développer.
Revenons au calcaire qui fait le sujet de cette
section.
i.° On ne saurait douter que l’existence de
celui-ci étant contemporaine de celle des granits ,
ses molécules constituantes, unies a 1 acide carbonique,
ne se soient réunies et cristallisées d’une
manière prompte, à l’exemple des sels dont on
presserait la précipitation, ce qui a fait donner
aux marbres de cette nature, le nom de marbres
salins (î). (i)
(i) I l est nécesssaire, cependant, de prévenir qu’il y a
quelques marbres salins d’une origine moins ancienne,
et qui pourraient induire en erreur les minéralogistes
sédentaires, ou les faiseurs de méthodes, s ils ne s attachaient
qu’à ce seul caractère extérieur. Ces marbres modernes,
en raison de l’antiquité de ceux des granits,
sont dus, en général, à des bancs de madrépores en place,
abandonnés par les mers. Le seul déplacement de leurs
molécules dans le fluide aqueux, aide du temps et
de la tendenee qu’ont ces madrépores d’une consistance
pierreuse, à passer facilement à l’état spatbique, leur a
donné cette ressemblance apparente avec les marbres
salins j mais outre que les marbres madréporiques sont
entièrement calcaires et très - effervesceus , avec l’acide
nitrique dans lequel ils se dissolvent entièrement, c est
que plusieurs n’ont pas encore entièrement perdu tous
les caractères réguliers de leur organisation première:
c’est sur les lieux et non sur de simples échantillons iso*-
lés, qu’on reconnaît ces transitions d’une manière très-
distincte. Les grands dépôts de ce genre, que je reconnus
2^ Ces marbres, au moment de la réunion de
leurs molécules, 5e trouvant dans un milieu où
flottaient les élémens granitiques et porphyri-
tiques, ont dû participer nécessairement du
mélange ou du voisinage de ces diverses substances
minérales ; aussi trouve-1-on de ces marbres
dont les uns ont des lames de talc, d’autres
de mica, qui ont cristallisé en même temps que
le calcaire ; et les bancs ou les couches qui en
ont été formés, sont souvent interposés entre des
couches de granit ou de porphyre : tels sont les
marbres désignés sous le nom de Cypolins.
5°. Quelquefois Y amphibole (hornblende des
Allemands), remplace le mica ou le talc; tel
le marbre remarquable de l’île de T yry, une des
Hébrides, moucheté d’une multitude de petites
taches d’amphibole d’un vert foncé presque noir
et luisant,sur un fond rose-tendre, ce qui donne
et que j’indiquai il y a plus de dix-huit ans, au cap
Martin, entre Monaco et Menton, ne laissent aucun
doute à ce sujet. M. Péron, dans son savant et utile
Voyage aux Terres australes, ne laissa pas échapper
cette observation, en visitant l’île de Timor; la description
géologique , très-bien faite, qu’il a publiée de cette
île, est en rapport parfait avec les observations faites au
cap Martin. Voyez, pour de plus grands détails à ce sujet,
et pour les différens lieux où l’on peut observer ces
marbres salins madréporiques, les pages 38 et suivantes
de ce second volume des Essais de géologie.
1 l*