la nature j la topographie de ces grands reliefs et
les directions variées des excavations qui les ont
sillonnées , que ces catastrophes n aient eu heu
plusieurs fois et souvent même dans des points
opposés ?
Pourquoi donc les montagnes volcaniques
qui existaient à ces époques auraient-elles été
épargnées? Loin de le croire , il faut etre convaincu,
au contraire, que celles-ci, entourées de
laves poreuses, recouvertes de scories , et ayant
été ébranlées plusieurs fois dans le temps de
leur incandescense et de leurs grandes commotions,
ont dû opposer moins de résistance
que les autres, et que tout, à l’exception des coulées
beaucoup plus solides de laves compactes
et de ces vastes colonnades de la même matière
qui occupaient le fond de ces immenses foyers
volcaniques , tout a été détruit, tout a ete entraîne
au loin, de manière que ce que nous voyons à
présent ne doit être considéré en quelque sorte
que comme le squelette de ces grands géans volcaniques.
(i) *il
(i) M. de Montlosier, qui a écrit en homme de beaucoup
d’esprit et de savoir sur les volcans éteints de
l ’Auvergne qu’il connaît parfaitement , n’a pas laisse
échapper cette circonstance importante. Il fait intervenir,
il est vrai, pour cette grande opération les eaux -pluviales,
dont la puissance est mille fois trop faible et trop par-
Il y a eu des volcans moins anciens qui ont
pris naissance ou se sont rallumés après ces
terribles événemens : tels- sont ceux dont on
aperçoit encore les cratères bien conservés, bien
distincts, au milieu de ces vastes ruines, dans les
régions où sont tant de volcans éteints, en Auvergne,
en Vêlai, en Vivarais et ailleurs.
Quant à la théorie de la formation des laves
prismatiques , la manière de la considérer sous
le point de vue le plus simple et le plus conforme
à la saine physique, est celle de ne voir dans ces
prismes que des retraits, et dans ces retraits que
le résultat nécessaire de la déperdition lente de
la chaleur : plus le refroidissement se fait par
graduation plus les prismes ont une apparence
régulière.
On demande quelquefois s’il se forme des
prismes dans les laves compactes des volcans
actuellement en activité. Tout concourt à nous
le faire croire; mais c’est dans les cavités pro~‘
fondes de ces vastes fournaises que cette fortielle;
tandis que les mers seules peuvent, en se déplaçant
subitement et par des causes accidentelles , produire
des phénomènes de cet ordre. Mais quoique je diffère
en cela avec M. de Mon’losier, je n’en admire pas moins
ses grandes vues , et l'intérêt qu’il sait mettre à les présenter.
Ce talent est si difficile et si rare, que la nature
seule le donne et que l’éducation le perfectionne.