PORPHYRE GLOBULEUX
DE CORSE,
Son gisement en grand filons ;
P A R M. MATHIEU, capitaine d'artillerie.
I l était réservé à M. Mathieu de trouver en
place, non-seulement le granit orhiculaire, mais
encore le porphyre globuleux, deux des plus
belles roches connues en minéralogie.
J’avais bien oui-dire à M. Dupeyrat, ingénieur
en chef des ponts et chaussées en Corse, très-bon
naturaliste, que M. Mathieu, capitaine d’artillerie,
avait découvert de grandes masses en place de
porphyre globuleux. M. Dupeyrat avait même eu
la bonté de me donner un bel échantillon de cette
pierre de la part de M. Mathieu; mais je n’avais
pas les renseignemens nécessaires sur le gisement
de cette roche, pour pouvoir en parler avec certitude,
lorsque M. Mathieu, appelé à l’armée de
Hollande, est venu à Paris où j’ai eu le plaisir de
le voir et de recevoir de lui des détails très-instructifs
accompagnés de plans et de dessins, et
d’une suite de très-beaux morceaux de toutes les
variétés de porphyres globuleux, dont il a bien
voulu enrichir ma collection.
Mon livre était entièrement imprimé, mais la
publication en était retardée par les gravures qui
n’étaient pas entièrement terminées; ee retard m’a
permis d insérer par supplément la présente notice
propre à servir de complément à ce que j’ai dit
de la roche en question, à la page 248 de cet
ouvrage, et il en a été de même pour le granit
orbiculan e : les savans naturalistes m’en sauront
d autant plus de gré, que le fond en appartient a
M. Mathieu lui -même.
Mâxs il est convenable de dirè auparavant qu’il
y à près de vingt-ans qu’il existe dans lé beau cabinet
d histoire- naturelle de l’hôtel de la monnaie,
à Paris, formé par M. Sage, fondateur de la première
ecole des mines, un échantillon de porphyre
globuleux, avec une étiquette portant qu’il
vient de Galeria en Corse ; mais soit que ce morceau
isole n eût pas assez fixé 1 attention des minéralogistes,
soit qu’il n’eût été considéré que comme
une sorte de géode solide, saisie accidentellement
dans l’empâtement qui lui servait de gangue , on
n entendit plus parler de eettê espèce de pierre,
et il n en parut plus dans d’autres cabinets.
Lorsque dans le mois de janvier 1806, M. Rampasse,
ancien officier d’infanterie légère corse ,
me fit l’honneur de m’écrire de Bastia, que dans’
un voyage minéralogique qu’il venait de faire
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