saillantes et un peu altérées par le temps ; c’est
de ce point qu’on est censë partir comme si l’on
voulait descendre sur l’arête de la montagne qui
semble se diriger sur le village de Sainte~Lucie.
L’observateur parcourt sur la même roche granitique,
dans laquelle il n’y a que du quartz,
du feld spath, du mica et point d’amphibole, une
ligne verticale de cent soixante pieds environ
en descendant ; il s’apercevra alors que la nature
de la roche commence à changer et passe insensiblement
à l’état de roche amphibolique , d’un
noir un peu verdâtre, mêlée de beaucoup de
feid-spath blanc compacte, mais un peu granuleux,
assez semblable au granit noir et blanc antique
a petits grains.
A mesure qu’on avance en suivant ce nouveau
système de formation , on commence à apercevoir
les premières ébauches de cristallisation globuleuse
sur la roche en place ; l’on ne tarde pas
ensuite a rencontrer une assez grande massé plus
dure que la roche, s’élevant a une certaine hauteur,
mais attachée par sa hase au granit am-
phiboîique sur lequel elle porte. Ce premier bloc
offre des globules de diverses grandeurs, dont la
forme sphérique est plus avancée et plus régulière.
Enfin, à peu de distance de cette première
masse de granit globuleux, on en trouve quelques
autres de la même nature plus ou moins saillantes,
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qui ne sont pas en grand nombre; M. Mathieu les
considère toutes comme des espèces de noyaux
beaucoup plus solides que la roche amphibolique
dans laquelle ils ont pris naissance, et celle-ci
11’étant pas d’une pâte aussi dure, a moins résiste
à l’action du temps, s’est décomposée en partie et
a laissé à nu le granit orbiculaire.
L’espace qu’occupe ce singulier gisement, du
moins celui qui est en évidence, en y comprenant
la roche amphibolique, est de cent mètres
environ ; le granit ordinaire reparaît ensuite.
M. Mathieu ne s’est pas contenté de me donner
des renseignemens instructifs sur la decouverte
qu’il a faite, il a poussé la complaisance et la
générosité plus loin en enrichissant mes collecles
variétés de grani t orbiculaire qu il a recueillis
en place dans la partie de la montagne de Sainte-
Lucie.
Je joins ici une courte description de celles qui
m’ont paru les plus intéressantes.
N.° I.
Un morceau dont l’épaisseur est d’un pouce trois
lignes sur une grandeur moyenne de quatre pouces,
d’un granit orbiculaire en tout semblable tant
pour la pâte, que pour le ton de couleur, la dureté
et la forme des globules, a celui du Taravo,