lesAppenins, dans les chaînes du Tyrol, etc. (1 );
les Andes de la Cordillère embrasées par les feux
nombreux des volcans, et en proie dans ces circonstances
à la submersion et aux ravages des mers
en courroux, qui se sont élevées au-dessus de leurs
cimes, ne portent-elles pas aussi de toutes parts
les empreintes de terribles renversemens et d’une
double catastrophe. La meme cause qui a ébranlé
tant de montagnes ayant agi sur les roches de
trapps,en a transporté de même les débris sous
forme de brèche,de poudingue, ou de dépôts
terreux j il est même assez vraisemblable que
(i) Du côté de l'Adriatique, les Alpes tyroliennes
offrent une étroite et longue coupure profondément excavée
dans le roc v if, qui s’ouvre presque en face de la
petite ville de G em o n a , se prolonge jusqu’à V i l la c h , et
coupe la chaîne entière jusqu’à Clagenfurth. Ce long
détroit, qui a plus de vingt-cinq lieues de longueur, et
au milieu duquel coule un simple torrent, n’a qu’une
petite largeur où deux voitures ont de la peine à passer
dans plusieurs parties : les bancs de rochers sont les
mêmes de part et d’autres. Cette coupure étroite sert de
communication entre l’Italie et l’Autriche. Les clêhrïs
immenses arrachés de ce détroit à l’époque où la mer
l ’excava, prirent leur direction du côté de T Adriatique .
c ’est-là qu’on les retrouve et qu’on les reconnaît : ils ont
exhaussé ou peut-être formé la vaste plaine depuis Udine
jusqu’à Padoue, Yicence, etc.
dans certains cas, des eaux saturées de gaz se
sont emparées de ces terres de transport et les ont
dissoutes en tout ou en partie. Dès-lors rien n’a!
empêché que la précipitation de ces matières n’ait
eu lieu sous forme de sédimens solides, ou même
de consolidation pierreuse ; mais ces espèces def
trapps secondaires doivent leur naissance aux
premiers, et cette formation n’est en quelque
sorte qu’un accessoire accidentel qui dépend
d’une cause perturbatrice. On ne saurait apporter,
une trop grande attention à cette distinction, aSrs
de ne pas perdre la ligne de filiation qui unit
ces faits, sans cela on courrait risque de tomber
dans l’arbitraire et dans le vague, ou de s’égare^
complètement.
Ces sortes de trapps remaniés ainsi par les eaux
fournissent donc encore un surcroît de preuves,
puisqu’ils attestent d’une part l’existence première
des roches trappéennes qui ont fourni les matériaux
de ces trapps d’alluvions, ce qu’on ne saurait trop
répéter -, del’autFe, elles démontrent que de grande»
révolutions postérieures à celles qui ont contribué
à la formation des granits, des porphyres
et des roches de trapps ont eu lieu, et ne sauraient
être raisonnablement contestées que par
ceux qui ne veulent ou ne savent pas. observer
la nature.
Les preuves de ces grands cataclysmes jaillissent,
pour ainsi dire de toute part, non-seulement dans