quelques substances particulières que nous n’avonâ
point encore rencontrées parmi nos roches , telles
que Yamphigène de M. Haüy (leucitede Werner)
et la chrjsolithe des volcans ( pe'ridot de Dolo-
mieu ). Mais l’on verra dans le cours de cette classification
que la base des pierres dans laquelle on
les trouve, est d’un feld-spath compacte comme
celle, de nos porphyres.
Lès volcans existent à de grandes profondeurs
dans le sein de la terre : plus on a observe et
compare' leurs produits, plus on est persuadé de
cette vérité. Je l’avais pressentie et annoncée dans
l’ouvrage que je publiai en 1778, sur les volcans
éteints du Vivarais et du Vê lai , ouvrage de ma
jeunesse, dans lequel il y a beaucoup à réformer à
présent. Je restai attaché à la même opinion dans
la Minéralogie des volcans, qui parut en 1784.
Dolomieu s’obstina long - temps à ne point
l’admettre; il inclina ensuite à la croire possible,
et enfin il l’admit exclusivement, mais seulement
en 1 796 , à la suite d’un second et long voyage
qu’il fit au Puy-de-Dôme, au Cantal, en Vêlai
et en Vivarais, où il porta une attention plus
particulière sur ce point important de théorie,
appuyé sur les faits, et le plus propre à répandre
en même temps une grande lumière sur la véritable
détermination des laves.
Ce fut dans un rapport lu à l’Institut, au sujet
de s.es derniers voyages, que Dolomieu reconnut et
annonçd que les volcans qu’il venait de visiter s’étalent
fa it jour à travers les masses de granit, et
que leurs produits volcaniques appartenaient à un
amas de matières qui diffèrent des granits et
reposent au-dessous d’e u x , et il en tira la conclusion
que le granit n est pas la roche primordiale
, puisqu’il est nécessairement postérieur
aux matières qui supportent ses masses, quoiqu’il
ait lui-même Vantériorité de situation sur
tout ce qui est venu ensuite le recouvrir. (1)
Il pourrait bien y avoir quelque chose à redire
âu sujet du granit ; car en démontrant qu’il repose
sur d’autres matières, ce n’est pas prouver que
ces matières n’ont pas été contemporaines, quant
à leur formation, à celles qui sont au-dessous,
et qui n’offrent pas une différence de composition
assez tranchante avec celles qui sont au-dessus pour
les éloigner ainsi : mais mort but est de faire voir
seulement ici que Dolomieu considérait les volcans
comme ayant leurs foyers à une grande profondeur
dans l’intérieur de la terre.
On verra plus particulièrement dans le cours de
cette classification, que je n’admets pas davantage
l’état de fusion delà masse du globe, à l’exception de
(1) Journal de Physique, de Chimie et d’Histoire naturelle
: prairial an 6 , pag. 4°8. Rapport fa it à F Institut,
par D o l o m i e u , sur ses voyages de l’an 5 et de l an 6,
lu à l’Institut le .6 frimaire an 6.