Les familles si nombreuses des mollusques tes-
tacés construisent leur habitation avec celte substance
, qu’ils solidifient ; les crustacés en enduisent
leurs enveloppes ; les poissons en façonnent leurs
ossemens, leurs armes d’attaque et de defense.
Les polypes, dont la prodigieuse fécondité et
la multitude innombrable caractérisent si bien les
forces vitales de la nature, filtrent de toute part
la même terre, la façonnent en coraux, en madrépores,
en astroïtes, et en construisent ces merveilleuses
habitations , si variées de formes, si
brillantes de couleurs, qui tapissent le fond des
mers, qui bordent les rivages, entourent la plupart
des îles, donnent naissance à quelquesmnes, et
même viennent à bout, avec le temps, d’opposer
des barrières à la mer, et de former des écueils qui
ont donné lieu à plus d’un naufrage.
La terre calcaire semble si necessaire a 1 organisation
animale en general, que la charpente
osseuse des quadrupèdes se soutient par elle,
que les oiseaux en constituent les supports de
Hères : j emprunte ici ses expressions. L ’on trouve surtout
sur cette même montagne de grands dépôts- de nurnis-
jnales ou numulites, quelques astroites, etc. L e sommet,
mesuré par MM. Vidai, Reboul et Ramond, a dixsepteent
soixante-trois toises au-dessus du niveaude la mer,
ou trois mille quatre cent trente-six mètres. M. Méchain
ne lui a trouvé que dix-sept cent vingt-sept toises, ou
trois mille trois cent soixante-six métrés.
leur corps, les balanciers de leurs aîles et l’enveloppe
de leurs oeufs; les insectes terrestres eux-
mêmes l’élaborent pour donner de la consistance
à leurs élytres, à leurs armures et aux pinces dont
ils font usage pour saisir leur proie (1) : en un
mot, elle joue un rôle universel dans tout le règne
organisé de la nature.
Cette terre, devenue brute par la destruction
des êtres viyans, est bientôt reprise parla nature,
qui la dissémine dans les minéraux, la combine
avec les acides, la dépose en bancs et en couches
calcaires d*un grain plus ou moins fin, en marbre
^de diverses espèces; la cristallise en spath,
la modèle en stalactites, la modifie en gypse, l’unit
à l’acide phosphorique , la mêle intimement
à l’alumine ou au quartz et à d’autres terres, et
lui fait jouer par là un nouveau rôle dans la fabrication
des pierres gemmes.
' Cet aperçu rapide, susceptible d’un plus grand
développement, suffit pour faire voir à ceux qui
ne sont pas encore initiés dans les opérations de
la nature, combien cette terre, que l’iiabiiude
(1) Voyez le Mémoire très-intéressant de MM. Four-
oroy et Vauqueïin sur la nature chimique des fourmis.
Un des résultats de leur savante analyse a été, que le
squelette osseux des fourmis est formé,, comme celui
des animaux à sang chaud, de phosphate de chaux,
ou d’acide phosphorique combiné avec la chaux. A n -
naies du Muséum d'Histoire naturelle, tom. I , p. 34 n
l.