Si les laves compactes configurées en prismes
li’e’taient pas le résultat du retrait d’une matière
qui a e'tè dans un e'tat de fusioni l faudrait donc
dire aussi que les vastes courans de même nature
qui les recouvrent, et qui sont descendus
par ondulations des parties plus eleve'es, ne sont
point dus à des laves ; il faudrait en dire autant
ries laves poreuses et des scories qui les enve-
loppent souvent , ou qui sont quelquefois interposées
entre des coulées de laves compactes
dont les unes sont prismatiques tandis que les
autres ne le sont pas. Il faudrait donc soutenir
aussi que toutes les fois que ces mêmes matières
voisines des collines calcaires en ont soulevé les
bancs, ou les ont coupés transversalement lorsque
ceux-ci leur opposaient une trop grande résistance,
sont l’ouvrage de l’eau; mais il faudrait
nous dire encore comment ces filons de laves compactes,
parfaitement analogues, quant à la matière,
aux prismes basaltiques, ont pu s’introduire
dans les pierres calcaires les plus dures, si ce n’est
pas par l’effort de la dilatation produite par une
matière incandescente.
Mais laissons à la marche progressive et lente
des sciences naturelles à ramener vers une même
opinion ceux qui s’obstinent encore à nier ou à
contredire des faits évidens , sans vouloir prendre
la peine d’aller les vérifier en place.
Les roches porphy ri tiques et feld-spathiqu.es sent
ett général celles sur lesquelles les embrasemens
souterrains paraissent avoir exercé la plus grande
action, soit qu’il s’en trouve d’immenses dépôts dans
la profondeur delà terre, soit queia soude ou la
potasse qu’on retrouve par l’analyse dans presque
tous les felcUspaths cristallisés oucompàetes, aient
facilité leur fusion , soit enfin que le fer qui y
abonde joue un rôle dans l’acte de la volcanisa-
tion; car l’on sait que les laves, lorsqu’elles sont,
restées intactes, sont toutes fortement attirables à-
l’aimant.
Ceux qui n’ont pas l’habitude des phénomènes
volcaniquesrdemandent souvent pourquoi 1 on ne
voit pas au milieu des volcans éteints un plus
grand nombre de cratères , relativement surtout àï
la vaste étendue qu’occupent les volcans-éteints
de France , d’Italie, d’Ecosse, etfde tant d’autres
pays observés et décrits par de bons naturalistes.
Cette objection &?évanouira bientôt, si l’on veut
considérer; l’état actuel de nos continens et particulièrement
celui de nos grandes chaînes alpines*
Celles-ci ayant été en butte à de terribles-révolutions
, sont déchirées dans tous les sens, coupées
en vallées longitudinales, séparées en détroits qui
les traversent, ou contournées par des flots qui
les ont isolées. Quelle puissance autre que celle
produite par le déplacement subit des eaux de la
mer, serait capable d’ébranler ou derenversei tant
de masses? Et qui peut douter, en observant sur