de tant de difficultés ; mais comme de nombreuses
observations et des méditations constantes
sur l’origine des granits m’ont enhardi à
faire quelques recherches sur leur formation, et
que je n’ai pas craint de soumettre mon opinion
à la censure, en la présentant avec courage et
loyauté', pourquoi me blâmerait-on d’exposer ici
quelques idées sur la marche à suivre pour aller
à la recherche de quelques-uns des moyens que
a nature semble employer pour produire ces métaux
dont l’homme a su tirer tant de parti.
L’on ne doit point oublier qu’on nous a accoutumes,
dès notre plus tendre enfance, â considérer
les métaux comme des substances en quelque
sorte isolées et particulières, destinées à notre
seul usage, et qui n’ont ni rapport ni connexité
avec les autres substances minérales du globe.
D’après cette fausse manière de voir, nous ne
considérons, par exemple'*, le fer que comme
un métal très-commun dont nous nous servons le
plus, et sur l’origine duquel nous méditons le
moins. L’or et l’argent ne sont, pour la généralité
des hommes, que des signes représentifs
de jouissances ; il en est de même des métaux les
plus usuels : l’on ne songe qu’à se les procurer,
l ’on brave tout, l’on risque tout, pour les arracher
du sein de la terre.
Nous devons dire cependant que les minéralogistes
en ont mieux classé depuis quelque temps
les espèces et les variétés ; que les chimistes les
ont attaqués par une multitude de réactifs et en
ont augmenté le nombre, et qu’après qu’ils ont
eu fait la découverte importante de l’oxigène, ils
ont reconnu sa grande affinité pour les métaux
dont cette espèce de Protée fait disparaître l’éclat
et la dureté en même-temps qu’il en augmente la
pesanteur. Cet agent les abandonne-t-il, le métal
reparaît dans tout son éclat \ c est-la sans doute
un beau secret que la chimie a dérobé à la nature,
et il peut influer un jour sur la connaissance
plus médiate des métaux.
Réunissons ici quelques autres propriétés appartenantes
aux métaux, et examinons si elles
ne pourraient pas nous conduire en les suivant
pas à pas , sinon à des découvertes, du moins à
la marche à suivre pour y parvenir un jour.
§• I-ei
Les substances métalliques sont inflammables,
leur grande affinité avec l’oxigène leur a imprimé
ce caractère ; il est tel dans quelques métaux,
dans le fer, par exemple, que si l’on jetait des
barreaux de ce métal d un petit calibre dafts un
haut fourneau de /jh ou -*° P*ec^s ^ élévation,
déjà embrasé par du combustible ordinaire, et
vivement animé par de fortes machines soufflantes,
on parviendrait, en diminuant le charbon, et en