103 DES ROCHES GRANITIQUES, '7
M versaux; ailleurs, des rognons de,granits ren-
» fermes dans cette roche : d’ailleurs tout le ro-
» cher est divisé en couches bien prononcées,
» verticales, dirigées du nord-est au sud-ouest.
” La cristallisation seule peut expliquer des mé-
» langes aussi singuliers. Dans un fluide qui tient
» en dissolution différentes matières qui se cris-
39 tallisent, le moindre accident détermine les
» élémens de l’une de ces matières à se réunir en
» très-grande abondance dans certaines parties:
» un autre accident change cette détermination, et
» oblige les élémens du même genre à aller se
» réunir dans une autre place. De Saussure,
» Voyage dans les Alpes, tome I l l y pag. m ,
u de lédition in-8 .° ».
Entendons Dolomieu nous dire :
« Les principales compositions qui se sont
* faites lors de la grande précipitation, sont
» celles des molécules propres aux feld- spaths,
'» aux micas, aux schorls, aux hornhlendes, aux
» talcs et aux grenats; je ne ferai pas mention
•* ici d’une infinité d’autres compositions que je
» rapporte à la même époque...... Quelle que
» soit l’apparence extérieure d’une pierre, je ne
f( puis plus présumer qu’elle soit un assemblage
» de mqlécules simples, quand sa position me
» prouve qu’elle appartient immédiatement à la
» grande époque de toutes les compositions ;
» je ne dois pas croire que ses molécules soient
'» d’une seule espèce, quand je la vois dépendre
» des mêmes dépôts qui ont formé les granits ;
» et d’ailleurs une masse de quelque étendue
» me donnera presque toujours des indices de
» sa composition, soit en prenant subitement
» ou graduellement une contexture plus grosse,
» soit en laissant paraître de petits cristaux de
» feld-spath, ou de schorl, ou de hornblende, etc.
» qui ont évidemment pris naissance dans la pâte
» où ils se trouvent, puisqu’ils n’auraient pu
« se former dans un milieu où leurs molé-
» cules intégrantes n’auraient pas existé d’avance.
» Voilà pourquoi on voit souvent des pétrosi-
» lex, des schorls en masse, des trapps, se chan-
» ger en roches graniteuses dans le prolonge-
» ment des bancs qui en sont formés : voilà pour-
» quoi on trouve assez fréquemment dans ces
55 pierres à grains fins et uniformes, des portions de
» granit que l’on croirait étrangers aux masses qui
’# les renferment, si l’on ne voyait pas qu’ils font
» corps avec la pâte dont ils paraissent différer ;
» si on n’observait pas les nuances graduelles du
» passage d’un gepre de contexture à l’autre ; si
» on ne rencontrait pas des ébauches moins dis-
» linctes de ces mêmes roches composées dans
» d’autres parties des blocs qui ont partout ail-
» leurs l’apparence homogène.
» Pendant la grande coagulation à laquelle les
» montagnes primitives doivent leurs eonstitu