barrassent des eaux qui les submergent. Ce Sol
peut être considéré comme un grand laboratoire
où la nature, à l’aide d’une immense multitude de
plantes aquatiques et de leur prompte végétation,
est occupée à fabriquer depuis des temps très-recu-
le's de vastes accumulations de tourbe, seul combustible
propre au pays, mais combustible inépuisable,
puisque ces tourbes se renouvellent et
continuent à se former dans les places où elles ont
été enlevées, lorsque l’eau y séjourne. Un sable
quartzeux très-pur sert de lit à ces tourbières.
M. Van-Marum, direeteur du Muséum de
Teyler a Harlem, rapporte une expérience très-
curieuse sur la rapidité du renouvellement de ces
tourbes, dans une lettre que ce savant m’adressa
le premier janvier i 8o3, et qui est insérée dans
les Annales du Muséum d’histoire naturelle, t. II,
page 91. Cette expérience bien constatée, démontre
que dans moins de six ans il se forma dans
un des bassins du jardin de M. Van-Marum, une
couche de tourbe de quatre pieds d!épaisseur,
qui étant séchée, brûlait et donnait des charbons
comme la tourbe ordinaire. Telles sont les
expressions de ce savant observateur.
Si l’on demande à présent quels sont les rapports
que la prompte formation de la tourbe peut
avoir avec celle du fer par l’intermède des végétaux,
je répondrai par le fait suivant :
Je me trouvais à Rotterdam, en 1799» dans
l’intention d’observer les nombreuses tourbières
des environs, lorsque le docteur Vanorden, qui
s’occupait avec succès de botanique et de minéralogie,
me procura la connaissance de M. Ten-
Baufs y habile chimiste et disciple de Gobius.
M. Ten-Haufs avait fait de nombreuses recherches
sur les diverses espèces de tourbes de la Hollande,
et s’était occupé de leur analyse; je lui faisais
part dans un de nos entretiens de l’idée que j’avais
sur la formation du fer par l’intermède des végétaux,
en lui disant que je croyais que les tourbes
de la Hollande qui reposent sur un sable quartzeux
qui ne pouvait rien leur communiquer , pourraient
d’après de bonnes, analyses, confirmer ou
détruire liopinion que je m’étais formée à ce sujet.
Ce savant me répondit sur-le-champ : « Je m oc_
» cupe depuis long-temps du même travail , et je
» vais vous communiquer les résultats d’une ana-
c» lyse plusieurs fois répétée sur une tourbe des
» environs de Rotterdam, qui produit par la com-
» bustion une cendre rouge ,J. Voici cette analyse,
i.° Du flegme un peu coloré;
2 ° De l’eau chargée d’alkali volatil; 3.° Du bitume noir très-empyreumatique ;
q,0 Du sulfate de soude-;
5. ° D u muriate de soude;
6. ° Du fer attirable à l’aimant (15 livres sur 10©) ;
7. ® De la chaux. ;
Un peu d’alumine ;