2^4 DES ROCHE S P O R P H Y R I T ï g U E S ,
de pareils globules calcédonieux, ce qui les
distingue du porphyre serpentin de Corse, qui
n’en contient jamais. Je n’ai pas été à portée de
•vérifier ce fait sur les carrières même de Corse,
où les masses sont plus volumineuses, je puis
dire cependant que les échantillons particuliers
venus de cette île, dont j’ai vu un assez grand
nombre, étaient tous dépourvus de globules calcédonieux.
K
Ces globules calcédonieux dans le porphyre,
sont en parfaite analogie avec ceux que l’on
trouve dans quelques variétés de trapps, et ils
forment une induction de plus qui tend à démontrer
que la base des porphyres est formée d’une
pâte semblable à celle des trapps, ou si Ton aime
mieux, qui confirme l’opinion que j’ai émise depuis
si long - temps, que les trapps ne, sont eux-
mêmes quune roche feld - spatique compacté,
voilée par un excès d’oxide de fer, et qtfil est
plusieurs cas où ces trapps, qui se présentent
sous un aspect homogène, ont cependant les caractères
intrinsèques des porphyres ; car si après
avoir fait scier et polir certaines espèces dures,
on les observe à la loupe, on distingue dans
quelques-unes une multitude de très-petits cristaux
de feld-spath formés en parallélipipèdes, qui
échappent à la vue simple, et qui ne permettraient
pas de classer rigoureusement ces trapps
autre part que parmi les roches porphyritiques ;
c’est ce que je développerai plus particulièrement
dans le chapitre où je traiterai des roches de
trapps.
Une autre variété de porphyre vert rapprochée
dù serpentin , se trouve en France dans les montagnes
des Vosges. Les carrières en sont à la Che-
vetrey, sur les hauteurs de Fr es le ; elle est employée
avec succès dans les arts, et l’on en voit
quelques beaux ouvrages dans divers cabinets de
Paris. Son fond est d’un vert très-foncé qui tire
sur le noir; les cristaux de feld-spath de grandeur
moyenne et disséminés d’une manière assez égale
en général, sont d’un blanc verdâtre, et marbrés;
le fond de la pierre est semé en outre d une multitude
de points et quelquefois de petites taches
d’hornblendanoire, qui ne nuiraient point à 1 effet,
si elles étaient d’une matière dure propre a
recevoir le poli ; mais cette hornblende est malheureusement
tendre et terreuse , ce qui produit
de petits creux peu sensibles a la vérité , mais qui,
formant des solutions de continuité lorsqu’on
observe ce porphyre dans le sens au poli, en
altèrent jusqu’à un certain point l’éclat : sans ce
défaut, cette matière serait tres-beïïe, et 1 on pourrait
en tirer un parti avantageux dans les arts.
Ce porphyre des Vosges offre, sous un autre
point de vue, un fait analogue à celui dont j ai
fait mention relativement au serpentin antique,