qui les lient tantôt aux véritables porphyres, tantôt
aux roches porphyroides.
Mais ce qui ne paraît pas e'quivoque, c’est
que tout tend à prouver que leur formation tient
absolument au même système que celui qui a produit
les granits et les porphyres, c’est-à-dire date
de cette époque reculée où toutes les substances
variées et de nature différentes qui couvraient
alors la surface entière du globe terrestre, furent
tenues en dissolution par un fluide qui en
effaça les formes premières, et les reproduisit
sous un autre mode à l’aide des forces attractives
, et du concours de toutes les combinaisons
chimiques, et les réunit plus, ou moins
tranquillement d’après les lois de la pesanteur.
Il résulta de l’ensemble de toutes ceS causes des
agrégations cristallines plus ou moins variées,
plus ou moins parfaites, et des mélangés de toute
espèce, en raison de la puissance ou de la diminution
de force des dissolvans, de l’activité ou
des obstacles des causes physiques, de l’interruption
ou de la reprise des actes chimiques, en un
mot du concours général de tous les phénomènes
qui durent précéder, suivre et terminer un des
plus terribles et des plus grands aceidçns qu’ait
éprouvé la terre que nous habitons.
D’autres traces de submersions et de déplace-
mens généraux ou partiels des eaux de la mer,
qui ont succédé à des périodes de calme et de
régénération 'o des terrains d’utie grande étendue
incendiés par dés volcans, et nous montrant de
toute part les traces les plus violentes du feu, sont
autant d’épisodes subséquens qui ont eu lieu et
paraissent s’être répétés plusieurs fois depuis l’époque
antique de la formation des granits.
Comme il est en quelque sorte de l’essence de
l’homme, de voir tout en lui, de rapporter tout à
lui ; l’amour de sa propre conservation semble lui
avoir inspiré une sorte de répugnance à se livrer
à des recherches et à des études qui d’après une
multitude de faits irrévocables, tendraient à lui
présenter la nature plus occupée à détruire qu’à
conserver; et dans ce cas, tout ce qui le conduirait
à des vérités austères attachées à cet ordre
de choses, lui fait détourner là vue, ou l’incite
à én regarder les résultats CominëJ des systèmes de
l’imagination.
Mais pour la nature, détruire n’est que modifier
ou changer les formes ; et lorsque dans des
périodes de calme nous la voyons donner naissance
à chaque instant à des myriades d’êtres vi-
vans, pouvons-nous nier qu’elle ne renversé et
n’abatté en même temps, et sans interruption, au
moins la moitié de son ouvrage? L’homme lui-
même , dont la faiblesse redoute si fort toute idée
de catastrophés en est-il pour cela moins moissonné
journellement et en détail lui-même par cette
nature? Cette loi de destruction, si elle a un but,