importance, s’aperçoit bientôt qu’en suivant les
traces de ces antiques hiéroglyphes de la nature ,
dessinées à grands traits sur presque toutes les
parties du globe, il est possible de reconnaître
dans leurs caractères, en apparence si obscurs,
quelques vérités fondamentales qui, se liant à
d’autres faits, sont propres à servir a l’histoire des
diverses révolutions de la terre.
La réunion dès métaux dans les fdons qui les
recèlent offrent deux circonstances distinctes pour
ceux qui ont acquis l’habitude de les étudier et
de les suivre dans le§ grandes exploitations où ils
se présentent avec tant de variétés. La première, et
c’est sans contredit la plus difficile > et celle qui res-
tera long-temps inconnue, appartient à la formation
des métaux ; la seconde, dont la solution est
comme résolue, a quelques faits particuliers près,
qui méritent peut-être de nouvelles recherches,
est celle de leur gisement ou de leur encaissement
, tantôt entre des roches de granit, de
gneiss ou de porphyre, qui semblent s’être séparées
pour leur donner passage; tantôt entre,
des montagnes calcaires dont les bancs sont coupés
et offrent quelquefois ^des espèces de cavités,
plus ou moins profondes plus ou moins étendues
, où ces métaux se sont réunis et comme
agglomérés en grandes masses. Lorsqu on a beaucoup
observé la position des mines, et qu’on a,
principalement dirigé son attention sur l’ordre
et la disposition mécanique des fdons, l’on est
convaincu que dans presque tous les cas, ce sont
dès déchiremens, et souvent des coupures très-
profondes qui ont précédé l’arrivée des sédimens
métalliques, et ont formé des vides qui leur ont
servi de réceptacles.
Des solutions de continuité qui pénètrent si
avant dans des masses énormes de rochers d’une
grande dureté, nous paraissent des aecidens difficiles
à concevoir, à nous qui n’avons que de
faibles moyens à notre disposition, et qui avons
l'habitude de ne juger des choses que d’après
des résultats qui nous sont relatifs: mais ici ce
ne sont que de simples jeux pour la nature.
Nous sommes témoins dans quelques cas que des
montagnes qui perdent leur aplomb , ou portent
sur de faux points d’appui ou sur des bases glissantes,
telles que les argiles, glaiseuses, peuvent
se déplacer quelquefois en tout ou en partie: La
Calabre, les Alpes, et en dernier lieu la Suisse,
nous en fournissent la preuve ; niais en rappelant
ces faits particuliers, dont nous avons de temps à
autre des exemples, je ne prétends pas attribuer
à des aecidens particuliers et qui ne tiennent qu’à
de simples localités, de grands résultats qui appartiennent
à des causes générales. Le globe terrestre
qui nourrit à présent l’immensité des êtres
vivans qui le peuplent et s’y propagent jusqu’à
nouvel ordre, doit être considéré dans çe moment
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