§. IV.
Le soufre, le carbone, le phosphore que je coh*
sidère comme des produits de la végétation et de
l’animalité, ont de grands rapports avec les métaux,
et donnent lieu à des combinaisons et à des
composés qui ont une apparence métallique.
L’art de convertir le fer en acier ne consiste que
dans l’opération de tenir, pendantun certain temps,
le fer à une haute température, dans un bain de
poussière *de charbon : l’on sait que dans ce caste
métal s’imprègne de charbon et se change en acier;
cette union singulière d’une production végétale
à une matière métallique mérite quelque attention,
et entraîne plus d’une réflexion sur ce singulier
phénomène.
» c’est qu’ ils peuvent aussi se combiner avec les alkalis, et
» former quelquefois avec eux des combinaisons, même
» plus énergiques qu’avec les acides; en cela ils ont un
a rapport avec la silice et Y alumine, et ils s’éloignent
M des alkalis qui montrent peu d’action-réciproque ; il
>> faut examiner les différences qu’ils présentent à cet
» égard, et tâcher de reconnaître les'causes de ces dil’fé-
rences, autant que le permet l ’état des connaissances
” peu avancées sur cet objet ». Statique chimique, tom. II,
» pag. 425.
§. V.
Je ne prétends pas, sans doute, qu’on se hâte de
tirer trop promptement des conclusions de ces faits,
car je ne donne ici que des aperçus propres à réveiller
l’attention des savans sur un sujet qui mérite
d’étre approfondi et mon but est de chercher
à simplifier les résultats des opérations de la nature
en les dégageant de cette complication de
causes et d’incidens dont on les environne; car
est-il bien certain que tant de substances minérales
que nous considérons comme tenant à des
créations particulières, ne soient pas le produit
de combinaisons dépendantes d’actes purement
chimiques?
S- V t
Puisque le charbon a autant d’affinité avec les
métaux, particulièrement avec le fer, que le charbon
lui-même en a avec le diamant que nous
rangeons avec raison à présent parmi les corps
combustibles, et qui en diffère néanmoins par
sa dureté et son grand éclat, serait-il impossible
q:ue le fer pût être le résultat d’un acte particulier
de la puissance végétative modifiée de
telle ou de telle manière.
Pour venir à l’appui de cette proposition, je
puis rappeler ici que les mines de charbon qui
Tome II.