avec du feld-spath, soit que ceux qui aurons
eu quelques doutes, et voulant les dissiper en faisant
usage dacide nitrique, aient rencontré un
calcaire analogue à celui que Dolomieu trouva dans
les montagnes du Tyrol, qui était si faiblement
effervescent, que tout autre que lui s’y serait
trompé (1). Celui que j’ai reconnu dans le granit
dont il siagit, se dissout promptement et en
entier, avec la plus vive effervescence dans l’acide
nitrique.
Je trouvai cette belle variété de granit, en examinant
les cailloux granitiques et porphyritiques,
que roule le torrent impétueux qui occupe toute
la longueur de la vallée di Mercanti, a environ
une lieue et demie de Sch io , dans le Vicentin.
Ce torrent reçoit les eaux versantes des premières
montagnes du Tyrol. Les lames de spath calcaire
que j’observais à la grande lumière d’un soleil
brillant, et que je prenais d’abord pour du feldspath,
avec lesquelles elles étaient entrelacées,
me présentèrent une sorte de reflet particulier,
qui me firent naître quelques doutes ; je les tatai
avec de l’acide nitrique, et je fus agréablement
(i) Lettres de Dolomieu à Picot de la Peyrouse, sur urv
genre de pierres calcaires très-peu effervescentes avec les
acides et phosphorescentes, par Collision. Journal de Physique
et d’Histoire naturelle, juillet , 1791, partie I I ,
page i.re
surpris de voir l’effervescence vive et prompte
qui se manifesta ; j’en détachai de petits fragmens
que je jetai dans l’acide, et leur dissolution entière
eut lieu avec l’effervescence la plus soutenue.
J’avais reconnu plusieurs années auparavant,
deux roches granitiques à petits grains, l’une, non
loin de Vais, département de l’Ardèche,l’autre entre
Hauteville et le village de Hampon, au bord de
l’Errieu, même département. Ces deux variétés de
granit, qui ne diffèrent guères entre elles, sont formées
de feld-spath de couleur rosée, mais un peu
jaunâtre ; de quartz en grains demi-transparens, et
d’amphibole d’un noir verdâtre, disséminés par
place dans la roche où ils forment quelquefois des
veines d’un pouce d’épaisseur sur sept à huit
pouces de longueur. La cassure de ces deux roches
est vive et brillante; mais cet éclat particulier
semble tenir a une multitude de petites lames
un peu grenues ^interposées entre le feld-spath et
l’amphibole: ces lames sont très-transparentes. Je
présumai qu’elles étaient calcaires ; et je fus confirmé
dans ce sentiment, en les mouillant avec
de l’acide nitrique : l’effervescence fut des plus actives.
Ces lames inhérentes à la roche, tiennent a
la formation de celle-ci.
Les faits que je viens de rapporter, me rappellent
que Dolomieu avait reconnu avant moi
le calcaire dans un granit du haut Tyrol ; je lui