5a4 DES MÉTAUX,
comme étant dans une période de calme, ët dans
un état où les productions végétales et celles de
l ’animalité, s’accumulent et préparent pour l’avenir
des éle'mens qui peuvent encore en changer
la face.-
La cause qui a enseveli les filons métalliques
dans ce que l’on a appelé les 'veines de la
terre doit tenir à quelque événement d’un grand
ordre -, et si quelqu’un doutait des accidens désastreux
et de plus d’un genre que cette terre a
éprouvée, qu’il veuille Lien se donner la peine
de réfléchir sur l’énergie des moyens que la nature
a dû mettre en oeuvre pour déranger, par
exemple, l’assiette primitive de la plupart des
montagnes des Alpes, pour en culbuter les hancs,
pour en séparer les chaînes ; quil parcourre avec
M. de Humholdt ces barrières formidables des Andes
de la Cordillière, où des monts sont accumulés
sur des monts où des qssemens d’éléphans gissent
à treize cents toises d’élévation dans des terres
d’alluvions (1), où des volcans ont élevé leurs
sommets et projeté leurs laves à trois mille deux
cents soixante-sept toises de hauteur.
Si d’après ces faits et tant d’autres que je pour(
i).Lettre de M. de Humboldt, écrite du Mexique,
le 29 juillet i 8o3, à M. Delambre. Annales du Muséum,
tome 1IL, page a3i.
rais rappeler ic i, on se demandait quelles sont les
causes connues qui ont pu produire des bouleversent
ens d’un ordre qui suppose une putssance
proportionnée à des effets aussi terribles, on pourrait
répondre ce que j’ai dit ailleurs, ce qu’on ne
saurait trop répéter, qu’il faut avoir recours à des
mers qui ont abandonné subitement leur lit et
se sont élevées sur les hauteurs où elles ont déposé
les restes de tant d’animaux, qui n’ont pu
y être transportés que de cette manière, comme
l’attestent leurs gisemens, et les pierres arrondies
et usées, ainsi que les terres qui les accompagnent,
et qui sont étrangères aux beux ou ces
corps a dv en tifs reposent a present.
Ces terribles déplacemens des mers n’ont rien
de commun avec la marche, en quelque sorte
périodique et lente, que quelques géologues leur
supposent en leur faisant parcourir graduellement
toute la surface de la terre..
Ici tout caractérise au contraire le désordre et
la dévastation, et porte l’empreinte la plus frappante
d’une rupture d’équilibre dans le système
général du fluide aqueux (î).
Les observations astronomiques nous ont donné
(1) Voyez ce que j’ai dit du transport des restes d éle
phans et de rhinocéros qu’on trouve en si grande abondance
dans le sol glacé de 1a, Sibérie» lom. I , Pao’
de cet Essai de géologie.