caines, ou du continent de l’Amérique, contiennent
des péridots granuleux ou chrysolites des
volcans, et il est rare en général de trouver de ces
laves qui en soient entièrement dépourvues; mais
il est sans exemple qu’on en ait jamais rencontré
un seul atome dans un véritable trapp.
On peut considérer comme un troisième caractère
celui qui tient à la dureté de la lave basaltique,
bien supérieure en général à celle du trapp.
En faisant scier et polir un trapp et un basalte,
on est encore mieux à portée de juger des différences
de dureté, par la différence de temps et
la plus grande quantité d’emenl qu il faut employer
pour la lave prismatique. Enfin, si l’on
compare l’état de leurs polis, Lun a quelque chose
de vitreux que n’a pas celui du trapp ; la surface de
ce dernier, observée à la loupe , offre très-souvent
de très-petits cristaux de feld-spath en parallélipi-
pèdes que le poli fait ressortir, tandis que la lave
basaltique examinée de la même manière, pressente
assez ordinairement des espèces de petits
pores provenant de la sublimation des gaz, et
quelquefois des retraits linéaires qui paraissent
être le résultat de la déperdition du calorique à
l ’époque du refroidissement de la matière.
Enfin, un quatrième caractère est celui qui tient
au magnétisme polaire, dont les prismes de lave
basaltique, non altérés, sont doués, ce que Loti
peut voir en faisant usage d’une aiguille faiblement
aimantée, ainsi que l’a très-bien observé
M. Haüy, tandis que les trapps n’agissent que par
attraction sur la meme aiguille.
Entendons cet illustre physicien nous tracer
lui-même la manière dont il faut procéder pour
reconnaître le magnétisme des basaltes (1).
« J’ai employé pour éprouver les basaltes sur
» ce point de vue, une aiguille d’une faible vertu,
» comme dans les expériences relatives aux mines
» de fer, et j’ai trouvé que quand je faisais mou-
» voir une des surfaces dun morceau de basalte,
» vis-à-vis une des extrémités de cette aiguille,
» de manière qu’elle présente successivement a
» celle-ci ses diflférens points , je parvenais à ob-
| tenir une répulsion ; remarquant ensuite le
» point qui avait repoussé l’aiguille, je le présen-
» tais à l’extrémité opposée, et il y avait attrac-
» tion. Ayant essayé de produire les mêmes effets
y> avec des morceaux de roche cornéenne (2) et.
» des cristaux d’amphiboles , de grenats, j’aibien 1 2
( 1) Je ne me sers ici du mot de basalte, que comme
synonyme de lave compacte prismatique, et meme de
lave compacte amorphe, c a r ie basalte égyptien, ainsi
que je l ’ai déjà d it, n’est qu’un granit noir à très-petits
grains.
(2) M. Haüy considère le trapp comme une variété de
la roche cornéenne. Voyez tom. IV , pag. 4^4 de son-
Traité de minéralogie.