..que dans le résultat des proportions, sujettes
même à varier quelquefois.
La formation simultanée de eesdeux substances
minérales a eu lieu par des points de contacts
si rapproches quon les trouve le plus souvent
entrelacées les unes dans les autres, ce qui peut
avoir donne' lieu à des emprunts ou à des échanges
respectifs qui ont e'tabli ces petites différences
de proportions qui existent si souvent d’espèce
„à espèce. Ainsi, par exemple, ce que le mica
Rura pu prendre de trop en silice ou en potasse,
le feld-spath l’aura emprunté en alumine ou en
fer, ce qui a compensé jusqu’à un certain point
les pertes, mais jamais dans des proportions parfaitement
exactes. Il est à croire que c’est à ces
légères différences, qui n’altèrent pas les caractères
essentiels propres à chaque formation particulière,
qu’on peut attribuer ce que l’on a appelé
variété dans l’espèce.
C’est d’après le système de formation des feld-
spaths et des micas, dont les élémens sont en si
grande analogie, que je crois que ces derniers peuvent
être séparés des talcs ; et si l’on voulait objecter
que le mica noir deSibérie, dont j’ai donné l’analyse
à côté de celle de deux autres variétés de mica,
contient 3 de magnésie, je répéterai qu’il serait
nécessaire de bien connaître sa gangue, afin de
s’assurer s’il n’a rien emprunté d’elle. La chlorite,
dont le gisement le plus général est dans les roches
granitiques, paraît devoir se grouper autour
du mica, ainsi que le talc granuleux et
même la lépidoïthe. Quant à la pierre-de-lard
des Chinois, l’analyse doit nous engager jusqu’à
nouvel ordre à la placer sur la ligne des micas,
malgré son onctuosité et d’autres caractères extérieurs
qui la rapprochent des steatites ; mais nous
manquons absolument de données sur le gisement
de cette dernière substance, et nous ignorons si
elle a pris naissance dans les roches magnésiennes.
Mais si cela était ainsi et que le fait fut bien
démontré , l’absence de la magnésie ne contrarierait
en rien la marche ordinaire de la nature,
parce qu’il faudrait considérer alors cette pierre
comme plusieurs autres qui ont été formées aû
milieu des masses magnésiennes, telles que certaines
tourmalines et autres qui ont refusé d’admettre
dans leur formation la moindre pai celle
de cette terre; et dans ce cas la pierre-de-lardne
formerait point partie de la roche magnésienne,
et devrait être considérée comme une substance
en quelque sorte isolée.
Peu de roches présentent en général une aussi
grande diversité de couleurs que les magnésiennes
; leurs teintes sont d’autant plus amies de
l’oeil, qu’elles sont rendues moelleuses par le
poli onctueux, mais brillant, quelles reçoivent
lorsque leur pâte a une certaine' durete.