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imprégné de cinabre, et un second dans une
argile blanche, nuancée de rouge par le mercure
sulfuré. On me dit qu’ils avaient été trouvés dans
les mines de mercure de Deux-Ponts.
DU P LOM B .
Le plomb est après le fer, le métal le plus abondant
dans la nature ; le zinc l’est beaucoup sans
doute, mais il y a lieu de croire qu’il l’est un
peu moins que le plomb. Patrin, dans son intéressant
ouvrage sur les minéraux, a fait une remarque
qui n’est pas sans méritepour la géologie;
il observe que la chaîne des monts Oural, dans
l ’Asie boréale, qui se prolonge du nord au sud
dans une étendue de cinq cents lieues, depuis la
mer Glaciale jusqu’à la mer Caspienne si riche
en cuivre , en or et en fer, ne contient pas une
seule mine de plomb ; car il ne met pas dans cette
classe , les trois petites veines de plomb rouge
qu’on trouve dans la mine d’or de Beresof. Ce Savant
naturaliste qui a voyagé avec tant de fruit
dans l’empire de Russie, sur les monts A lta ï,
dont la vaste chaîne sépare la Sibérie de la Tartarie
chinoise, et qui est d’une plus grande étendue encore
que celle des mohts Oural, nous apprend de'
même que celle-ci ne contient pas une seule mine
de plomb, quoiqu’elle soit très-riche en cuivre,
en or et en argent. L’on est obligé, pour l’affi-
VUES GÉN ÉR ALES. 5o l
teà g e des m étaux fins d e tire r le p lom b des mines
d e l à D a o u r ie , où elle s sont trè s-abon dantes , et o ù
l ’on a trou v é des masses d e galène q u i avaient
p lu s d ’u n e toise d e d iamètre ( i>
Les mines de plomb se trouvent dans diverses espèces
de roches ; il en existe cependant de très-
riches dans les pierres calcaires, même dans quelques
unes de celles qui sont coquillieres.
M. Gillet-Laumont, qui a publié dans le journal
de physique (mai 1766) la description des mines
de plomb de Bretagne, rapporte un fait géologique
très-remarquable relativement a la mine de
Pontpean , dont le gisement est dans une massé
argileuse bleuâtre de 12 toises d épaisseur sur une
largeur indéterminée ; ce filon exploite jusqu à la
profondeur de quatre cents pieds sur six cents
toises environ de largeur, est adossé à l’ouest
contre une roche schisteuse qui lui sert de mur,
et a pour toit une argile grise. La salbande du côté
du mur est une terre bitumineuse noirâtre; mais
ce qui prouve ici démonstrativement la-théorie
des filons dont j’ai fait mention dans les vues générales
sur le gisement des mines, cest quon a
trouvé à deux cents quarante pieds de profondeur
dans le filon, des coquilles marines, des
galets ou cailloux roulés, et un corps d arbre
dont b écorce étoit changée en pyrite, l aubier
(1) Patrin, tome IY , page 224.