Ja pensëe, qu’on pourra se former des idées
plus nettes et plus précisés du genre de formation
de ces sortes de roches. Et si les volcans,
en exerçant leur action à de grandes profondeurs
dans le sein de la terre, élèvent quelquefois
à sa surface des espèces ou variétés nouvelles qui
nous étaient inconnues auparavant, le fil de l'analogie
servira à diriger l’observateur, qui ne sera
point embarrassé à placer de telles laves parmi les
porphyroïdes, toutes les fois que leur pâte plus
ou moins colorée, fusible par elle-même, étayant
des cristaux de feld-spath qui y sont engagés,
sera la même que celle des porphyres, quand
même il s’y trouverait quelque substance additionnelle
nouvelle, que nous ne trouvons pas
dans nos roches porphyritiques ordinaires , telles
que des grains de péridot (chrysolite des volcans),
des ampliigènes , ( leucite de Werner),
etc. etc.
Lon comprend, d’après cela, combien il est
nécessaire de bien saisir ces distinctions , et
d’en faire l’application aux laves qui ont des rapports
d’analogie et de ressemblance avec les
roches porphyritiques. Ces rapprochemens m’avaient
paru si naturels , que j’en fis usage en
1784, dans un ouvrage que je publiai à cette
époque , sous le titre de Minéralogie des Volcans
, ouvrage qui a besoin d’être refondu, et
qui n a d’autre mérite que celui d’avoir réveillé
d e s P R O D U I T S V O L C AN IO U E S . 4(5
alors l’attention des minéralogistes, sur une matière
propre à répandre des lumières sur la géologie
, et qui depuis lors a fait de grands progrès;
j’établis à cette époque la distinction des laves
porphyritiques et celle des laves granitiques.
Dolomieu adopta ces distinctions, et employa les
mêmes dénominations dans son Catalogue des
laves de l’Ehtna, et a continué d’en faire usage
dans ses autres ouvrages où il a traité des matières
volcaniques
Si l’on demande à présent de quelle maniéré
je considère minéralogiquement la base des
porphyres proprements dits , je répondrai que
je ne saurais la regarder autrement que comme
une substance pierreuse analogue à celle qui constitue
les trapps des Suédois, et qui en a tous les
caractères, ainsi que je crois l’avoir démontré
au chapitre qui traite des roches trappéennes,
dans la partie des Essais de Géologie, où j’ai développé
cette question: je me réserve cependant d’en
dire encore un mot, a la section des laves à base
de feld-spath compacte, ainsi qu’à celle des
laves amigdaloïdes, qui ont pour base letrapp ;
je renvoie donc à ces divisions pour ne point
faire de confusion, et je me restreins ici à décrire
les laves porphyroïdes.