ce que Dolomieu appelle Vécorce consolidée, la
croûte solide de la terre.Cette idée, que ce géologue
regardait comme neuve, parce qu’il ne l’avait pas
assez méditée , et qui eut alors la sanction de
ceux qui se dispensent de lire les livres anciens,
se trouve tout au long dans Kircher, qui en a
donné le tableau figuratif dans une gravure représentant
le globe terrestre coupé transversalement
et dans un état de fusion, à l’exception de la
croûte extérieure, qui est solide. Une multitude
de volcans ont percé cette croûte, et communiquent
par des ramifications avec la masse principale
du globe embrasé. Kircher, qui avait du
génie , mais un grand amour pour le merveilleux
, donna cependant à sa Topographie volcanique
de la terre le titre modeste de Systèmes
ideale , etc. (1) Au reste, je ne rappelle ce fait
que pour l’exactitude et non pour affaiblir en
rien le mérite réel de Dolomieu, qui avait d’ailleurs
si bien étudié les volcans et considéré les,
laves compactes sous leur véritable point de vue ;
car il m’écrivait de Sicile en m’adresant un bel envoi
( i ) Systema id sale pyrophylaciorum subterraneorum,
quorum, montes vulcanii veluti spiracula queedam,
existant. Athanasii Kirelieri Mundus sublerraneus, 1678,
in-fol. tom. I , pag. 194, chap, V I, ayant pour titre:
Montes ignivomiin externa superficie spectabiles, terrant
plénum ignïbus esse satis demonstrant.
des produits de l’Ethna , bien long-temps avant
son dernier voyage en Auvergne 9 les lignes, suivantes.
« Je pense à présent absolument comme vous,
« mon cher ami, sur les laves compactes de na-
« ture basaltique, et je les considère comme des
« pierres qui ont éprouvé par le feu des volcans
K un genre de ramollissement qui leur a permis
% de couler, mais qui a cependant conservé une
« partie du caractère de leur base primitive , de
« manière à pouvoir les reconnaître encore, etc. »
U n’existe à présent de différence d’opinion
sur la nature des laves compactes prismatiques ,
que parmi le petit nombre de ceux qui ont agité
ces questions dans leurs cabinets, et n’ont pas
été' à portée de voir les voîèans en place ; car
les minéralogistes français, italiens, anglais, et
une grande partie de ceux d’Allemagne, qui
ont étudié dans le livre de la nature, sont tous
de la même opinion sur l’origine volcanique de
ces grandes et nombreuses chaussées prismatiques
que l’on trouve si fréquemment dans
presque tous les lieux et dans tous les pays qui ont
éprouvé autrefois l’action des incendies souterrains,
et qui ne se trouvent jamais dans les con>-
trées qui sont restées intactes, telles que les Alpes-,
les Pyrénées; et tant d’autres grandes chaînes, oit
l’on ne saurait distinguer les moindres vestiges
de feux volcaniques