6oS C l a s s i f i c a t i o n
D I X I ÈME CLASSE.
Des émaux, des obsidiennes, et autres verres
volcaniques.
O B S E R V A T I O N S .
Si l’on veut se former une idée juste et précise
des divers produits vitreux dûs à l’action des feux
souterrains, il est nécessaire de se rappeler que
les roches les plus fusibles sur lesquelles les volcans
ont exercé leurs actions, sont les porphyres,
les feld-spallis compactes et les trapps.
Les porphyres ont pour hase la réunion de diverses
terres qui peuvent se servir réciproquement
de fondans ; ils renferment le plus souvent
de la soude ou de la potasse, qui augmente leur
fusibilité ; et le fer s’y trouvant en plus ou moins
grande proportion, rend les verres qui en résultent
d’un noir foncé plus ou moins opaque : des
cristaux de feld-spath blanc ou de toute autre
couleur, ou de simples ébauches de ces cristaux
sont engagés dans cette pâte.
Lorsque les feux souterrains exercent leur action
au milieu de ces roches, à de grandes profondeurs
, et sous le ressort d’une compression qui
DES P R O D U I T S VOE CANIOUE S . 6 o g
ne permet aucun dégagement de matières réduites
en gaz, la masse acquiert une fusion pâteuse, sans
que la roche porphyritique perde ses caractères :
la pâte peut même, lorsque le feu devient plus
actif, passer à l’état vitreux, sans que la forme
des cristaux s’efface. Les laves véritablement vitreuses
de J^ulcano, celles de l’île Ponce et de
Pentelaria, ne laissent subsister aucun doute à
ce sujet.
Lorsque la pâte d*es porphyres est riche en fer,
le verre qui en résulte par la fusion est d’un noir
foncé très-vif, mais opaque ; et ce n’est que vers
les bords des cassures minces que ce verre est
translucide : les trapps chargés de fer se comportent
de même * et cela doit être ainsi puisque la
hase dé la plupart des porphyres est analogue à
celle des trapps.
Mais comme il y a des trapps dans lesquels le
fer n’est entré qu’en portion très-faible, malgré
que leur couleur soit noire, ceux-ci produisent par
la fusion un verre plus transparent, verdâtre
ou d’un blanc enfumé ; il y a aussi des porphyres
dont la pâte semblable à celle dont il est question
mais ayant moins de fer encore, a donné naissance
à des verres deini-transparens, qui sont quelquefois
entièrement diaphanes sur les bords, et n’ont
qu’une faible teinte de fumée; les cristaux de
feld-spath blancs, qui entraient comme parties
constituantes dans ces porphyres, sont devenus
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