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temps à réunir les opinions et à les rendre unanimes;
et en effet j’ai vu plusieurs savans estimables
de l’école neptunienne, et qui ont fait honneur par
leurs lumières à celle de Werner, dont ils étaient
les disciples, revenir a la doctrine des volcanistes,
et je ^pourrais en citer plusieurs qui jouissent
d’une réputation bien méritée.
Mon but n’est pas d’entrer ici en lice avec le
très-petit nombre de ceux qui veulent rester constamment
attachés à leur première et ancienne manière
de voir; ils en sont bien incontestablement
les maîtres. Mais il entre daus la marche que: j e
me suis prescrite en géologie, de suivre la méthode
qui me paraît la plus propre à conduire tôt ou
tard à la vérité, et qui est en même temps la plus
simple, c’est-a-dire la méthode naturelle. Or,
celle - ci exige que j’établisse les différences très-
remarquables qui existent entre les véritables
trapps et les véritables basaltes, ces derniers n’étant
pour moi que des laves compactes, soit qu’ils
aient une forme prismatique, ; soit qu’ils en soient
privés,
§. î ' |
De quelques caractères distinctifs entre les
laves compactes basaltiques et les trapps.
Un caractère distinctif très-remarquable entre
les trapps et les laves basaltiques, est celui de la
différence que l’on observe dans le verre que l’on
obtient des uns et des autres, lorsqu’on les soumets
à l’action d’un feu qui les fait entrer en fusion.
Pour parvenir à ee but, il ne s’agit que de se
procurer deux creusets un peu forts, tçls que ceux
dont on se sert dans les verreries pour les essais
de composition ; l’on métra dans l’un deux ou trois
livres de trapp grossièrement concassé et sans addition
d’aucune autre substance ; dans l’autre, le
même poid de lave compacte basaltique, et on
les placera sans les couvrir à l’entrée d’un fourneau
de verrerie, en les exposant graduellement a 1 action
d’une forte chaleur; on les laisse ainsi pendant
six heures environ; il faut beaucoup moins
de temps sans doute pour faire entrer dans un
état complet de fusion, l’une et l’autre substance;
mais il est à propos de soutenir cet état pendant
<;ette durée de temps.
Les creusets retirés et refroidis, le verre de la lave
basaltique est du noir le plus foncé et le plus
brillant, en même temps qu’il est très-opaque; celui
provenu du trapp est aù contraire transparent,
d’une couleur verdâtre plus ou moins foncée : j’en
ai obtenu quelquefois qui se rapprochait du verre
à vitre ordinaire, par sa couleur et sa transparence.
Un second caractère distinctif entre les deux
substances dont il s’agit, c’est qu’en général presque
toutes les laves compactes basaltiques de toutes
les contrées, soit européennes, asiatiques, afri