contre les lois de la pesanteur, le feu renverse
les obstacles qui l’embarrassent,des amas immenses
de minéraux en ebullition s elevent par explosions
a de grandes hauteurs, se divisent en pluies
de matières fondues, se consolident dans l’air et
retombent dans le gouffre d’où ils sont sortis, s’y
ainakamment avec de u nouvelles laves qu_i sont à
leur tour rejetées, et donnent lieu a des aglo-
meratiops qui constituent des brèches ou des
poudingues, qui sont l’ouvrage immédiat du
feu.
Maissi quelque commotion souterraine est assez
violente pour ouvrir la moindre issue aux eaux de
la mer qui baigne ordinairement la base des volcans
ou qui n’en est guère éloignée, et que l’eau
arrive au milieu de ce gouffre de feu, le combat
qui en résulte est aussi terrible que destructeur,
jusqu’à ce que les forces parviennent à se balancer.
C’est alors que de nouvelles combinaisons s’opèrent
, que le fluide aqueux porté au plus haut
degré d’incandescence , et imprégné de divers
gaz qui lui donnent une faculté dissolvante plus
active, produit des résultats d’autant plus extraordinaires,
que ce n’est que dans d’aussi grands
et d’aussi forts appareils que des modifications
semblables peuvent s’opérer.
Enfin, dans d’autres circonstances, des explosions
successives et continues donnent naissance
à des pluies de cendres ou plutôt à des projcod
e s PRODUI TS VOLCANIQUE S . 565
tiens de laves pulvérulentes, poreuses, graveleuses
, scorifiées, plus ou moins anguleuses ou
arrondies par les frottemens; qui tombent dans
les mers environnantes, s’y accumulent, s’y consolident
et forment ces grandes couches horizontales
ou inclinées de matières volcaniques sous-
marines , où l’on trouve si souvent des produits
appartenans exclusivement aux eaux, mélangés et
confondus avec ceux qui portent l’empreinte et
les caractères des embrasemens souterrains.
Cet aperçu est suffisant pour faire voir combien
sont grands et variés les moyens que la nature
emploie lorsqu’elle exerce sa puissance, et
combien il lui est facile de les modifier lorsqu’elle
met en jeu les divers agens actifs qui sont
à sa disposition. .
C’est au géologue à suivre et a étudier ces modifications
diverses, à se familiariser avec elles, et
à prendre si bien l’habitude de les reconnaître,
qu’il ne puisse plus les confondre avec des substances
qui leur sont étrangères, et se présentent
quelquefois dans d’autres lieux avec une fausse,
apparence d’analogie, mais privées de ce caractère
que les volcans impriment aux substances
minérales soumises à leur action, et que 1 habitude
apprend à reconnaître, en observant meme
ces substances dans les collections.
La distinction des brèches volcaniques n’est, pas
difficile , puisqu’il s’agit simplement de savoir si