» En nous levant, nous nous trouvâmes
» couverts de petits filets brillant et ca-
» pillaires, flexibles, semblables à des
» soies ou cl des fils d'araignée. Nous
» en avions rencontré des la veille sur
M toute la montagne j mais en moins
» grande quantité. Nous trouvâmes auss^
¥> des morceaux épars d’une scorie lé-
« gère, vitreuse, spongieuse, brillante
» et par fragmens, qui avaient depuis
» le volume d’une cerise jusqu’à celui
ü d’une pomme. Cette scorie tombait
» en poussière au moindre clioc : les
w filets ne me paraissent qu’une modifica-
» tion de cette scorie vitreuse particu-
» lière à l ’ile de Bourbon (i) ».
M. Bory de Saint-Vincent ayant fait
un second voyage au même volcan,
quelque temps après, s’exprime ainsi au
sujet de ces verres filamenteux, et en
explique la théorie de la manière suivante
:
» Dans mon premier voyage au vol-
» can, on peut se souvenir que nous
» nous trouvâmes couverts en nous ré-
» veillant de fils de verre volcanique :
» cette fois-ci il y en avait bien davan-
» tage; nous en avions déjà ramassé sur
» la plaine dessables, qui, la veille, en
» était jonchée.
(1) Voyage dans les quatre îles principales des mers d’Afrique ,
par M. Bory de Saint-Vincent, tom. II, pag. 253 et suiv.
» Les gerbes qui s’échappent en fu-
» sées, et (oui ce que lance le cratère,
» se séparant subitement d’une masse en
» fusion, doivent produire à-peu-près,
» sur la surface dont ces parties s’échap-
» peut, le même effet qu’un bâton de
» cire d’espagne enlevé brusquement de
» dessus le cachet qu’on étend avec son
» extrémité fondue, et dont cette extré-
» mité se réduit en fil souvent d’une très-
» grande longueur. Ce qui m’a confirmé
» dans l’idée que celte théorie était
» fondée, c’est que j'ai vu des filets vol-
» caniques de plusieurs aunes j d’autres
» avaient vers le milieu, ou à l’une de
» ieurs extrémités, de petites gouttes en
» forme de poire. J’ai reconnu ces gouttes
» pour être des fragmens de scories vi-
» treuses, pareilles à celles qui cou-
» vraient la chaudière, et dont le filet
» ne semblait qu’un prolongement (1) ».
Celte explication est très - vraisemblable.
Le volcan de l ’ile de l’Ascension rejeta
autrefois de très-petits globules vitreux
mêlés dé filamens de verre noir j
mais nous n’avons point d’observations
exactes et positives a ce sujet.
Dolomieu, dans son Voyage aux îles
de Lipari fait mention, pag. 56, n.° n ,
« d’une lave grise de V ulcauo, traversée
(1) Même voyage que ci-dessus, tom. III, pag. 5o.