tude de grains , plus ou moins sphériques,
d’un feld - spath plus compacte,
différemment coloré, et moins fusible
que celui de la pâte qui constituait le
fond de la roche, analogue à celle de
certaines variolites. Y oyez la section des
laves variolitiques. Quoique le fond de
l ’obsidienne tigrée de Lipari soit d’un
noir brillant très-foncé dans les morceaux
qui ont une certaine épaisseur,
néanmoins si on les réduit en éclats, ils
sont transparens et même entièrement
diaphanes sur les bords, à l ’exception
des globules qui restent opaques en général;
en soumettant à l ’action du chalumeau
le yerre noir, il fond promptement
en émail blanc demi-transparent :
les globules opaques fondent aussi, mais
en émail grisâtre moins transparent.
On pourra ranger dans cette même
division, les émaux et les verres por-
phyritiques conservant leurs cristaux de
feld - spath au milieu des obsidiennes.
Verre volcanique d’un noir un peu olivâtre,
disposé en filamens capillaires
plus ou moins longs, fins, flexibles ,
mais fragiles, souvent termines en
très-petits globules ronds ou oblongs,
fusibles au chalumeau , en globules
d'un noir verdâtre.
Commerson fit connaître le premier
cette singulière production volcanique
vitreuse, que le volcan de l’ile de Bourbon
a eu seul la propriété de produire
en grand dans quelques-unes de ses éruptions
; il nous apprit qu’à la suite d’une
très-grande commotion volcanique, l ’île
entière en fut couverte, particulièrement
les environs de Gaul et de YEtang-i
Salé , éloignés de huit lieues de la
fournaise.
M. Bory de Saint-Yincent, qui nous
a fait connaître par d’excellentes observations
et par de très-belles gravures le
volcan de l’ile de Bourbon, a porté
son attention sur cette vitrification capillaire;
il nous apprend que dans une
des premières excursions qu’il fit sur un
des cratères de ce volcan, non loin duquel
il passa la nuit et à qui il donna,
avec juste raison , le nom de Cratère
Dolomieu. Il s’assoupissait par
fois, mais qu’il était souvent réveillé
» par le froid et par des accès d’un bruit
>> épouvantable que produisait de temps
» en temps le volcan. Ce bruit était tout
>s différent du tumulte continu qu’occa-
>5 sionaient les gerbes, et ressemblaient
îj à des feux roulans, quoiqu’un peu plus
» graves. Tout était en feu autour de nous ;
>> en appliquant l ’oreille contre le sol ,
» nous entendions de temps en temps un
» bruit souterrain effrayant; tantôt il
» ressemblait à un frémissement, d’autres
» fois au grondement de l’orage répété
» par les échos.