très-agréable sur le fond blanc- et translucide des
autres parties du quartz, qui n’ont pas été colore'es
par l’oxide de fer.
Cette matière peut recevoir un aussi beau poli
que le cristal de rocbe, et servirait à faire de
magnifiques ouvrages, si elle n’avait pas trop
de fils et des espèces de gerçures, qui ne diminuent
en rien sa solidité, mais que les lapidaires
regardent comme une imperfection. J’en fis faire
cependant une fort belle tabatière ovale a Ober-
stein.
Cette muraille de quartz, je le répété, parait
avoir appartenu à un énorme filon d’une très-
grande étendue, puisqu’on peut suivre sa direction
sur la partie de la montagne opposée, où
il se montre également à découvert, dans une
distance de près d’une demi-lieue ; il est à
croire que le granit schisteux et friable qui lui
servait d’appui a été détruit par l’effet de la révolution
qui a accumule tant de masses énormes
de granit sur le sommet duFelsberg, qui en est
jonebé de toutes parts.
Cette révolution désastreuse est écrite ici en
caractères qui resteront long-temps ineffaçables;
car une vallée très-profonde et qui a plus d une
demi-lieue de largeur dans son grand diamètre,
sépare les deux montagnes où se trouve la muraille
de quartz. Or ces deux montagnes n en
formaient qu’une avant le creusement de la vallée,
puisque le grand filon, mis à jour, se correspond
parfaitement sur les pentes rapides de l’un et
l ’autre bord de cette vaste excavation. Le quartz
est absolument de la meme nature de chaque
côté, et le schiste feuilleté et granitique sur lequel
il repose ne présente aucune différence.
Le petit ruisseau qui coule au fond de la vallée
ne doit être considéré que comme le résultat nécessaire
de l’écoulement des eaux dte pluies et
de sources, lorsqu’une fois la vallée fut ouverte
par la seule force qui ait pu renverser une aussi
formidable barrière; et il n’y a que la mer seule,
lorsqu elle éprouvé un déplacement prompt et
rapide, qui ait la puissance d’opérer de si grands
effets.
On pourrait objecter peut-etre que j ’admets
dans cette circonstance le quartz dont il est question,
comme appartenant à un filon-mis à découvert
, tandis que je n ai pas considéré la théorie des
filons comme applicable aux bandes de quartz,
qui se divisent verticalement ou diagonalementsur
les hauts sommets de quelques montagnes alpines,
où ils donnent naissance aux cavités ou -poches
qui renfei ment le cristal de roche. Voici comment
j explique cette contradiction apparente.
* J ai considéré la formation des granits comme
le résultat de la dissolution simultanée et de la
cristallisation plus ou moins complète des substances
minérales diverses qui ont concouru à
Tome IL rj