Ce principe phosphorescent, intèrpose en qùel-
que sorte entre les inolecules de la craie, ne serait-
il pas une des causes qui s’opposent a leur intime
rapprochement, et à la force de cohésion qui a
donne tant de consistance et de dureté a un grand
nombre de pierres calcaires ; tandis que les craies
en general-, quelle que soit l’ëtendue ou 1 épaisseur
de leurs couches, quelle que soit la pesanteur des
niasses pierreuses de toute autre nature qui les compriment,
n’acquierent jamais qu une adhérence
faible que le moindre effort détruit : l’humidite
qui les pénètre n’y fait pas davantage, meme à la
longue, et celles que les mers submergent depuis
des temps si recules n’ont jamais cessé d etve dans
le même état.
Dolomieu , qui habita si long - temps Malte
et qui connaissait si bien l’histoire naturelle de
cette île, dont le sol est d’un calcaire crétacé',
■ dit que cette substance est toujours la même, et
que la mer, loin de l’altérer ou de la modifier à la
longue dans les parties qu elle baigne, n y a pas pi o-
duit le moindre-changement. « La vase crayeuse
* qui occupe le fond dùport, dit cet habile géo-
« logue, est dans le même état de mollesse qu’elle
M avait lorsque les Phéniciens vinrent habiter les
^ premiers cette île. * (i)
(1) Jüuvnul de I 1 hysicjue et d Histoire naturelle^'&Q-. iQ»
îïovembre 1791.
Les sondages, au milieu des mers les plus lointaines,
comme dans les plus rapprochées, nous
montrent le même fait : lorsque la sonde touche
tin fond de craie, c’est toujours dans un état semblable
à celui des craies ordinaires,, qu’elle rapporte
cette substance.
Les naturalistes voyageurs savent très - bien
quelle est la vaste étendue qu’occupent les terrains
crayeux. En France, la Champagne est traversée
par une large et longue ceinture de cette nature
de terre, qui s’étend dans plusieurs départemens,
se divise en diverses ramifications, qui couvrent
de grands espaces : je me borne à citer ici cet
exemple, parce qu’il est un des plus frappans et
un des plus faciles à observer. Je rapporterai même
quelques faits relatifs à un ou deux gis e mens de ces
craies, afin d’en donner une idée à, ceux qui
n’ont pas été à portée de faire des. observations
sur la position et l’état d’une terre calcaire en
général si pure, et en même temps si peu consistante
et si remarquable par l’éclat d’une blancheur qui
fatigue trop souvent la vue.
C’est dans les exploitations principales des environs
de Châlons-sur-Marne, dont quelques-unes
ont été poussées jusqu’à cent pieds de profondeur,
que j’ai fait les observations suivantes.
i.° La craie y est disposée en couches ou plutôt
en bancs parallèles , ceux-ci ont depuis trois
jusqu’à quatre pieds d’épaisseur, la couleur de